Le syndicat animera, aujourd'hui, une conférence de presse. La grève illimitée des praticiens spécialistes qui a débuté, hier, a été largement suivie. Dans les CHU d'Alger, les grévistes ont effectivement répondu à l'appel mais sans perturber pour autant le bon fonctionnement des activités. Les praticiens hospitalo-universitaires ont travaillé normalement car ils ne sont pas concernés par la grève. Rencontrés, hier, devant la direction de l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger, des grévistes affirment qu'ils poursuivront leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. “Malgré plusieurs actions précédentes, on nous répond par le mépris”, déclare le Dr Sobeihi, délégué du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp). Il affirme avoir assisté, en sa qualité de médecin anesthésiste, à une opération dans la matinée et ce, dans le cadre du respect du service minimum. Un autre gréviste, le Dr Belhocine, estime que si la corporation est arrivée à cet ultime moyen de pression, “il faut chercher la raison auprès du ministère de la Santé”. À Béni Messous comme à l'hôpital Nefissa-Hamoud d'Hussein Dey, les médecins ont massivement suivi le mouvement mais sans gêner le fonctionnement des structures de santé. Les praticiens spécialistes d'Oran ont eux aussi largement suivi le mot d'ordre de grève illimitée. Sur des calicots mis en évidence devant la porte d'entrée principale du CHU de la capitale de l'Ouest, les médecins spécialistes de santé publique ont revendiqué dans le calme leurs droits socioprofessionnels. D'autres travailleurs des autres corps de la santé ont approuvé ce mouvement. Déjà en butte à des débrayages cycliques, le CHU d'Oran a été récemment paralysé durant 10 jours par une grève des travailleurs. D'autres actions comme des sit-in à l'intérieur des hôpitaux seront organisés. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le mouvement a été aussi largement suivi, et toutes les structures de santé publique ont connu des perturbations. Dans les hôpitaux de Tigzirt, Draâ El-Mizan, Larbaâ Nath Irathen, Aïn El-Hammam et Azeffoun, les différents services de consultation et de soins n'ont pas fonctionné normalement même si le service minimum a été assuré. Au CHU du chef-lieu de wilaya, la grève n'a pas eu d'effet comme d'ailleurs dans toutes les grandes villes du pays. En outre, à Constantine, le mouvement n'a perturbé que les structures de santé situées en dehors du chef-lieu de wilaya. Le CHU de Constantine, lui, a fonctionné normalement. Dans un communiqué de presse rendu public hier en début d'après-midi, le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière se déclare étonné, “une fois de plus, de la virulence des propos tenus par le président du Snpssp et de l'art consommé de l'amalgame dans lequel il semble se complaire”. Bien entendu le ministère regrette “le recours injustifié et injustifiable à la grève par le syndicat des spécialistes”. À travers le même communiqué, le ministère de la Santé s'élève contre “la pénalisation systématique du malade par le recours facile à la grève illimitée qui participe d'un processus d'affaiblissement du secteur public de la santé et s'inscrit apparemment dans une logique autre que socioprofessionnelle”. Selon le même communiqué, les spécialistes de santé publique ont eu droit à une augmentation de 70 % de la rémunération globale depuis janvier 2001. Pour le ministère de la Santé, la mise en place de plans de carrière par la segmentation du corps en trois grades, “dont le plus élevé, permettra aux plus méritants et non aux plus anciens uniquement de percevoir une rémunération mensuelle brute globale de plus de 11 millions de centimes”. Le communiqué dément les informations du Snpssp relatives au non-payement des arriérés de salaires au bénéfice de ceux nommés au grade de principal : “Les bénéficiaires de la mesure transitoire d'intégration au grade de principal, dont le statut est en instance de signature, vont effectivement bénéficier d'un effet rétroactif en terme d'ancienneté administrative”. Le ministère de la Santé invite enfin le Snpssp à “un débat responsable et serein dans des conditions qui ne pénalisent pas le malade”. S.I./L.N./M.H./B.G.