Mokri veut redorer le blason du MSP Le MSP semble avoir pris une longueur d'avance sur ses rivaux en décidant de resserrer ses rangs après l'élection de Mokri à sa tête, il affiche ses ambitions pour les prochains rendez-vous électoraux. Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Les partis les plus en vue sont en crise ou en état d'hibernation. C'est une conjoncture sur laquelle veut surfer la mouvance islamiste. Le MSP en l'occurrence, a finalement été le plus mauvais élève des formations islamistes au Maghreb. Les dernières élections législatives ont été remportées par Ennahda en Tunisie et le PJD au Maroc. Des performances qui ont frustré et laissé sur leur faim les sympathisants et les militants de la mouvance islamiste. Le Mouvement de la société pour la paix a refait peau neuve tout récemment en portant à sa tête Aberrezak Mokri, un tribun hors pair tenant d'une stratégie plus radicale qui doit redorer une image bien ternie de son parti qui était la troisième force politique du pays, il n'y a pas si longtemps, pour repartir à la conquête du pouvoir. Une épreuve de longue haleine, que le parti de feu Mahfoud Nahnah a tenté de surmonter en participant aux gouvernements qui se sont succédé depuis l'élection présidentielle de 1999 à travers une Alliance présidentielle qui a volé en éclat à la veille des élections législatives de mai 2012. Un rendez-vous électoral qui a tourné à la débâcle. Une défaite qui est restée en travers de la gorge de l'ex-président du MSP qui voulait faire de cette date un événement historique. On était à moins de deux mois de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance. L'ex-patron du MSP caressait un rêve. Qu'espérait-il? «Vous savez, cette année-là (2012, Ndlr) coïncidera avec le 50e anniversaire de l'Indépendance du pays. Nous avons toujours prédit qu'il nous faut au moins un demi-siècle afin que la génération qui a libéré le pays transmette le flambeau à la génération de l'Indépendance. Nous avons coché cette date parce qu'elle coïncide avec le 50e anniversaire de l'Indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures», avait confié Bouguerra Soltani, le 29 août 2009, dans une interview accordée au quotidien arabophone Asharq el Awsat. Un rêve brisé auquel peut toujours aspirer l'ex-leader du Mouvement de la société pour la paix. Les cartes sont en train d'être redistribuées. Le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique qui ont, pendant des années, constitué l'ossature des différents gouvernements avec le MSP qui a décidé de claquer la porte, n'ont toujours pas surmonté leurs différends. Ils n'arrivent pas à trouver de successeurs à leurs secrétaires généraux respectifs qui ont dû jeter l'éponge. Ahmed Ouyahia a démissionné. Abdelaziz Belkhadem a été débarqué. Deux personnalités politiques de premier plan qui ont en alternance occupé les postes de chef de gouvernement ou de Premier ministre. Les partis dits démocratiques (FFS, RCD...), à bout de souffle, semblent, quant à eux, être plongés dans une sorte de léthargie après que leurs leaders charismatiques, Hocine Aït Ahmed et Saïd Sadi aient décidé de passer le témoin. C'est dans ce contexte que le MSP donne un coup de barre à droite en faisant sa mue en douceur. Ce qui lui donne une longueur d'avance sur ses rivaux. En décidant de resserrer ses rangs après l'élection de Mokri à sa tête, il affiche désormais ses ambitions pour les prochains rendez-vous électoraux.