La guerre des clans refait surface au FLN, sans secrétaire général depuis plus de trois mois alors que l'actuel coordinateur, Abderrahmane Belayat, avait récemment affirmé que la crispation qui existait au début entre les membres du comité central a «complètement disparu et les choses commencent à s'éclaircir davantage». Ce discours rassurant de l'actuel coordinateur est, en effet, contredit par un groupe de membres du comité central favorables à la candidature de Amar Saïdani, qui se sont déplacés hier au siège du parti à Hydra afin de faire pression sur l'actuelle direction et «exiger» la tenue, dans les meilleurs délais, de la session du comité central. Le Mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA), que coordonne Abdelkrim Abada, a aussi déplacé, «une fois au courant de l'appel à une réunion émanant de membres du comité central», ses adhérents «pour que les autres ne parlent pas au nom du comité central», nous a affirmé hier au téléphone Mohamed Seghir Kara, du MRA. La réunion a eu lieu et a regroupé, selon lui, une quarantaine de membres du comité central qui se sont entendus «sur la poursuite des consultations». Certaines sources affirment même qu'un accrochage verbal a eu lieu entre Abada et Boumehdi avant que tout ne rentre dans l'ordre. Pour Mohamed Seghir Kara, «il est inadmissible de demander la tenue dans l'immédiat de la session du comité central alors que le président Bouteflika, président du parti, est à l'étranger». Le groupe de Boumehdi, un ex-redresseur, voulait, en effet, imposer la candidature de Amar Saïdani, alors que plusieurs noms sont également cités ces derniers temps comme potentiels successeurs de Belkhadem, à l'instar du sénateur Mohamed Boukhalfa, de l'actuel ministre de la Santé Abdelaziz Ziari, ou même Abdelkrim Abada, qui «attendrait le soutien de ses pairs pour annoncer officiellement sa candidature». Le chargé de la communication au parti, Kassa Aïssi, a affirmé, pour sa part, que la réunion n'était, pour l'actuelle direction, qu'une «rencontre informelle». «Il y avait effectivement une réunion de certains membres du comité central. C'est pour nous une réunion informelle». En somme, pour lui, c'est «une réunion de coordination d'une poignée de membres du CC, qui ne pouvaient donc pas imposer quoi que ce soit». La direction actuelle conduite par Belayat est, rappelle-on, favorable à une session extraordinaire alors que les autres tendances sont favorables à la poursuite de l'ancienne session au cours de laquelle Belkhadem s'est vu retirer la confiance par la majorité des membres du CC. Plusieurs «concertations» en off ont eu lieu, apprend-on, qui ont quelque peu apaisé la tension au sein du FLN mais «les retournements de veste» sont fréquents au FLN, nous dira un membre du CC qui en veut pour preuve la reprise de la guerre des clans. Abderrahmane Belayat avait affirmé pourtant qu'une session du comité central «peut aisément se tenir, tout le monde étant d'accord sur l'élection à la majorité d'un secrétaire général du parti». Une déclaration qui a fait réagir, d'une part, le clan qui veut placer Saïdani à la tête du parti et, d'autre part, ceux qui temporisent, à l'instar des redresseurs en vue de trouver leur homme de consensus.