Réagissant au lendemain des résultats du Conseil constitutionnel relatifs à la validation des dossiers de candidatures à la prochaine présidentielle, le Mouvement du renouveau national (MRN) se dit étonné de l'exclusion, par l'institution constitutionnelle, du candidat Ahmed Taleb El Ibrahimi du rendez-vous présidentiel du 8 avril prochain. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le parti de Djaballah, tout en louant les qualités professionnelles de l'homme, exprime sa «profonde désapprobation» en raison de l'absence de ce «candidat important» dans la course électorale. Le parti islamiste considère cependant, sans surprise et tout à fait ordinaire la figuration du cheikh Djaballah sur la liste des six postulants: «Le chef du parti s'est plié à toutes les conditions se référant à la constitution du dossier de candidature», lit-on dans le communiqué. Avant-hier en début de soirée, le président du Conseil constitutionnel Mohamed Bédjaoui, avait communiqué la liste des dossiers de candidatures retenus par son instance. Il s'agit, à titre de rappel, du président sortant Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis SG du FLN, Abdallah Djaballah, président du MRN, Louisa Hanoune, porte-parole du PT, Saïd Sadi, président du RCD et enfin Fawzi Rébaïne, chef du parti Ahd 54. La mise à l'écart, en revanche, des autres postulants notamment de Sid Ahmed Ghozali et Taleb El Ibrahimi, n'est manifestement pas passée inaperçue auprès des observateurs de la scène politique qui n'ont pas manqué d'ailleurs à faire le lien avec les desseins politiques de l'actuel locataire d'El Mouradia. Cela dit, derrière la «profonde désapprobation» du MRN concernant l'exclusion de Taleb El Ibrahimi lequel est présenté, à moult reprises, comme étant un sérieux concurrent pour Djaballah vu son ancrage dans les milieux islamistes, se cache tacitement le soulagement des responsables du MRN qui n'hésiteront pas, pragmatisme oblige, à aller puiser dans le riche potentiel électoral du président du Wafa (non agréé).