La rencontre qui a eu lieu hier à la permanence de Taleb n'a pas permis d'aplanir les divergences. Le désormais groupe des dix, depuis le départ du MSP, rentré dans le giron de la coalition présidentielle, a tenu une réunion à la permanence du Docteur Ahmed Taleb Ibrahimi en vue de débattre de l'évolution de la situation politique dans le pays. Si au plan du mémorandum, que notre journal avait donné en exclusivité hier, il a été décidé que les réponses des institutions nationales et internationales ne sauraient raisonnablement se faire jour avant quelque temps, la question relative à la fermeture du jeu politique et la fraude annoncée a été longuement débattue. Le document, qui reprend par le détail les «dépassements et transgressions de la Constitution de la part du chef de l'Etat constituent une réponse directe à la demande formulée par l'institution militaire, déclarant vouloir des preuves, mais aussi des propositions de la part de la classe politique, allant jusqu'à indiquer avoir mis au point plusieurs scénarios suivant l'évolution de la situation politique nationale». Mokdad Sifi, désormais porte-parole du groupe, indique à ce propos, que la question du retrait de Hamrouche, qu'il a longuement expliqué lors de la rencontre d'hier, a poussé chacun des participants à faire une sorte de halte. Les uns doivent en référer à leurs directions partisanes, les autres à leurs comités de soutien avant qu'une décision collégiale ne soit prise. Cela dit, l'éventualité d'un retrait collectif, croit-on savoir, ne saurait avoir lieu lors de la rencontre décisive attendue lundi prochain au siège de l'ANR que préside Rédha Malek. Il apparaît ainsi que l'idée d'aller vers un retrait collectif ne fait pas florès au sein du groupe. L'exploit de 1999 ne saurait être réédité pour la simple raison qu'il existe des candidats sérieux qui évoluent en dehors du groupe et que l'on ne saurait qualifier de «lièvres». Il s'agit, comme de juste, de Djaballah et de Louisa Hanoune. L'idée de poursuivre la course, pour ceux qui ont la chance de dépasser le cap des 75.000 signatures, en dépit des pressions et contraintes subies est celle qui émerge le plus, d'autant qu'elle permettrait à ces candidats de continuer d'être pris au sérieux par les institutions nationales et internationales, mais aussi d'accéder aux médias lourds lors de la campagne électorale en vue de «dénoncer publiquement la fraude électorale programmée». Quant à une candidature commune, il faut dire que Hamrouche l'a définitivement écartée depuis qu'il a annoncé son retrait de la course électorale, ajoutant ne pas vouloir soutenir la candidature de quelqu'un d'autre, ni faire campagne de quelque manière que ce soit. Pour ce qui est du meeting, dont la tenue aurait été refusée à moins que la demande n'ait jamais été déposée par le MSP, Taleb a été chargé de déposer une autre demande en vue d'obtenir une autorisation pour le week-end prochain. Mais d'ici là, beaucoup de choses peuvent se produire. Notamment, la recherche d'un consensus autour de la position à prendre devant «la fermeture du jeu politique». A ce propos, Sifi évoque, indigné, «les pressions et menaces énormes exercées aussi bien sur les militants que sur les sympathisants et les citoyens désirant apporter leur soutien à un quelconque candidat qui ne serait pas celui du pouvoir en place». Dans tous les cas de figure, le sort du groupe des dix, dont la mission a déjà été grandement remplie pour reprendre les termes de Hamrouche, semble vouloir se décider ce lundi au siège du parti de Rédha Malek.