À l'occasion de la 66e édition du Festival de Cannes, Léonardo Dicaprio, le héros du film d'ouverture The Great Gatsby a ouvert avec faste le plus grand Festival cinématographique du monde. C'est son second passage sur la Croisette, son dernier passage datait de 2007, pour la présentation d'un documentaire écologique qu'il avait produit. Devant les photographes, les journalistes et les fans, Léonardo Di Caprio allias Léo pour les intimes était toujours souriant et disponible....alors on s'est approché un peu plus et on lui a demandé avec hésitation et peur: «Voulez-vous venir en Algérie pour soutenir notre cinéma et booster nos festivals!» Il a répondu, le sourire large et les yeux étincelants: «Yes of course, why not!». Très vite un ami à l'hôtel Saint George (actuel El Djazaïr) a été contacté, il lui a réservé la chambre David Eisenhower. Le patron de l'hôtel était déjà très ravi de coller son portrait en noir et blanc devant celui de... Cheb Khaled! Dans ma tête, cette star mondiale qui fait tous les festivals du monde et qui avait été invitée au Festival de Marrakech et au Festival de Dubaï, alors que les Emirat arabes unis n'ont pas cinéma! ne pouvait logiquement pas refuser l'invitation de l'Algérie. Ce pays qui reste la seule nation arabe à avoir décroché la Palme d'or en 1975 et le premier prix en 1966 est l'Algérie, alors que les Emirats arabes unis, n'étaient qu'un immense désert. Le seul pays arabe à décrocher un Oscar en 1970 avec le film Z et le seul pays arabe et africain à avoir décroché un Lion d'or au Festival de Venise avec La Bataille d'Alger en 1966 est l'Algérie. Logiquement, Dicaprio ne pouvait que se réjouir de visiter ce pays à la reconnaissance cinématographique mondiale! Qu'est-ce que le Festival de Dubaï et ou de Marrakech ont plus que les Festivals d'Alger ou d'Oran? En réalité, beaucoup de choses! Le savoir-faire des Festivals internationaux, l'organisation événementielle, un tourisme attractif, un cinéma qui s'exporte et une culture qui voyage. Dans sa limousine, Di Caprio s'est peut-être dit qu'il a répondu trop vite en acceptant l'invitation d'Alger. Ses agents ne connaissent pas l'Algérie, ses producteurs ne sont jamais venus à Boussaâda tourner des films, et ses assureurs ont placé l'Algérie parmi les pays à risques pour les stars américaines suite aux avertissements, toujours en phase rouge, du site Internet de l'ambassade américaine à Alger, enfin, Di Caprio ne savait pas qu'Alger a été proposée en 1938 tout comme les villes de Biarritz et Vichy pour accueillir la première édition du Festival international du film, avant que Henri-Georges Clouzot ait choisi la petite ville de Cannes pour son soleil et ses belles résidences. Alger, qui était considérée comme un département français était même favorite, car elle était cosmopolite, ensoleillée mais sa grandeur et sa présence hors de l'Hexagone avaient conduit les Français à choisir Cannes de peur que l'Algérie ne récupère cet événement après sa libération. Ce festival a été créé juste pour répondre au protectionnisme de Goebbels qui voulait censurer les films français lors du Festival de Venise. La première édition était dirigée par l'un des admirateurs de la ville d'Alger: Louis Lumière et la première édition du Festival qui devait se dérouler du 1er au 20 septembre a été annulée le 1er septembre, suite à l'entrée des troupes allemandes en Pologne et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La machine à voyager dans le temps s'arrête, même si Karl Marx a passé quelques jours à Alger, la venue de Di Caprio à Alger est une plaisanterie, ceci n'est qu'un rêve impossible, une fiction qu'un jour on verra en réalité. Leonardo Di Caprio ne viendra pas en Algérie... enfin, pas pour l'instant! [email protected]