La grande masse des travailleurs continue de souffrir le martyre, à cause de la dégradation du pouvoir d'achat. A quelques semaines du mois sacré de Ramadhan qui aura lieu au mois de juillet prochain, les ménagères commencent à se préparer. «Les petites bourses continuent de souffrir le martyre en raison des prix qui ne sont pas à la portée de tous» a déploré Bachir Amrouche, un retraité, rencontré hier, au marché Clauzel à Alger-Centre. M.Amrouche explique, dans un esprit lucide, que la dégradation du pouvoir d'achat des grandes masses populaires est une réalité quotidienne, d'où la nécessité de la solidarité collective. Le phénomène de la spéculation, les intermédiaires et la maffia du marché des fruits et légumes s'opèrent au vu et au su de tous, au détriment des règles du marché, poussant une grande partie de la population à s'approvisionner à la «pièce» pour répondre aux besoins des familles nombreuses. A Bab Azzoune, marché Clauzel, Meissonnier, Ali-Mellah, les prix des fruits et légumes sont pratiquement les mêmes. «Je travaille avec mon registre du commerce depuis plus de 20 ans dans la légalité. Mais, certains responsables font tout pour me décourager au lieu de m'aider à développer l'atelier de réparation et former d'autres jeunes dans la réparation des machines électriques», a regretté Mohamed K, un jeune de 35 ans environ. La pomme de terre est vendue entre 25 et 40 DA le kg. La tomate 80 à 100 DA. Les haricots verts entre 140 et 200 DA. Les navets 80 à 90 DA, la courgette est cédée entre 80 et 100 DA, les carottes 80 à 100 DA, le poivron 70 à 120 DA, la salade 90 à 100 DA, les oignons 40 à 50 DA. Concernant les dattes, un produit très prisé durant la période du Ramadhan, les prix affichés se situent entre 200 et 400 DA le kilogramme. S'agissant des fruits, c'est un tout autre débat. La banane est cédée entre 140 et 200 DA le kg, la pomme entre 200 et 280 DA, l'orange entre 120 et 150 DA, l'abricot entre 130 et 150 DA, la pastèque 80 à 100 DA le kg. Quant aux viandes blanches, les bouchers ont tendance à développer une autre méthode pour attirer la clientèle. Au lieu de mentionner les prix en kilogramme, c'est le prix du poulet complet qui est affiché, variant entre 300 et 500 DA, la pièce. A ce sujet, bon nombre de bouchers évitent de répondre à la question de l'affichage du prix du poulet complet au lieu du prix au kilogramme. Quant à la viande rouge, la grande masse des Algériens se contente de regarder les produits de loin. Pas moins de 1200 DA le kg de viande rouge. Interrogés, des marchands de fruits et légumes, de nombreux commerçants ont affirmé que la fixation des prix des produits dépend principalement de l'offre et de la demande. «Les prix des produits augmentent et baissent en fonction de la disponibilité des produits sur le marché à longueur d'année», a souligné Mohamed Ferhat, marchand de fruits et légumes au marché Ali-Mellah qui a ajouté, que ces derniers temps, les prix seront stables et raisonnables en raison de la coïncidence des produits de saison avec la période du Ramadhan.