Des chefs d'entreprises et des experts ont appelé, dimanche à Alger, à réunir toutes les conditions pour la réussite des projets de partenariat public-privé (PPP), en mettant l'accent sur les obstacles rencontrés sur le terrain par certains projets de ce partenariat. Lors d'un symposium sur « Le partenariat public-privé, entre nécessité publique et expertise privée », organisé par MDI Business School, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a lancé un appel en faveur de création « synergies fertiles porteuses de complémentarité » entre les deux secteurs. Pour le président du FCE, le PPP recouvre « des initiatives et des modèles divers sans aucune définition claire et précise » de ce concept. Outre la définition du « cadre légal » dans lequel les secteurs public et privé peuvent travailler « ensemble » en partageant les risques et les avantages, M. Hamiani a plaidé pour une « organisation intelligente » pour tirer profit des forces des deux secteurs. Le président du FCE poursuit en citant certaines contraintes à ce partenariat qui « vont de pair » avec l'organisation du secteur public soumis à des problèmes liés à dépénalisation des actes des gestion, au contrôle de la Cour des comptes, aux règles de la comptabilité publique et à la tutelle des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP). Dans les faits, ces contraintes ne sont pas un repoussoir pour le partenariat comme l'atteste l'exemple de quelques expériences algériennes comme celle de SEAAL présentée par son directeur général, Jean-Marc Jahn. Ce dernier souligne que l'une des conditions de cette expérience est le fait que l'Algérie avait « un objectif clairement fixé » pour ce partenariat. Il précise qu'il y avait dès le départ une volonté de parvenir à « un partenariat gagnant-gagnant ». C'est ainsi que 4 millions d'habitants à Alger et Tipasa sont concernés par la qualité du service de l'eau, dit-il. Ce but a pu être atteint grâce à la démarche de l'Etat qui « a cherché le savoir-faire du privé pour mettre en place la stratégie du service de l'eau et dynamiser la ressource humaine interne ». Toutes ces étapes ont permis au secteur de l'eau à Alger d'atteindre les performances des grandes capitales, tout en permettant à l'Etat de profiter d'un transfert de savoir-faire pour une mise à niveau du service de l'eau. Cette réussite du PPP n'est pas partagée dans toutes les expériences étrangères comme l'ont souligné des intervenants détaillant certaines expériences occidentales. Frédéric Marty, enseignant à l'université de Nice (France) a mis en exergue les difficultés liées au bouclage financier des contrats et du partage des risques entre le public et le privé. Toutes ces raisons font en sorte que « l'efficacité des contrats de partenariat fait actuellement l'objet de vives critiques ». « Leur efficacité en matière de gestion du service et leur opportunité économique sont contestées », dit-il.