Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens. La levée par l'UE de l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles syriens «pose de sérieux obstacles» à la tenue d'une conférence internationale de paix sur la Syrie, baptisée «Genève 2», a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «La levée de l'embargo rend la situation encore plus difficile, et pose de sérieux obstacles à la tenue d'une conférence internationale sur la Syrie», a estimé M.Lavrov lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision russe. Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens. Les 27 sont cependant convenus de ne pas livrer d'armes aux rebelles pour l'instant, pour ne pas nuire aux efforts de règlement politique. Mardi, M.Lavrov avait déjà qualifié la décision de lever l'embargo d'«illégitime». L'initiative d'une nouvelle conférence internationale baptisée «Genève 2» et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition a été lancée début mai par les responsables des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry. Par ailleurs, M.Lavrov s'est dit hier profondément étonné du soutien des Etats-Unis à un projet de résolution du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU condamnant «l'intervention de combattants étrangers» au côté des forces gouvernementales à Qousseir, ville dans l'ouest de la Syrie théâtre de violents combats. «A mon grand étonnement, nous avons appris que parmi les co-auteurs de cette résolution, outre la Turquie et le Qatar, une délégation des Etats-Unis promeut de la manière la plus active cette initiative qui n'aide en rien», a déclaré M.Lavrov. Sur un autre plan est dans la perspective de trouver une solution politique, l'Iran organisait hier une rencontre sur la Syrie, Téhéran répétant sa volonté de contribuer à la recherche d'une «solution politique» au conflit syrien, lors d'une conférence internationale à Téhéran qui s'est déroulée en l'absence des parties en guerre. Cette conférence était organisée alors que les Etats-Unis et la Russie s'efforcent d'organiser une réunion à Genève en juin, où devraient être présents des représentants du président Bachar al-Assad et de la rébellion armée. «Il est important de mettre fin à la crise le plus vite possible à travers une solution politique et non une approche militaire», a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. Il a également appelé les pays soutenant les rebelles, sans les nommer, à «arrêter d'envoyer des armes en Syrie» alors que l'Union européenne a décidé lundi de lever l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles. L'Iran accuse les pays occidentaux et des monarchies du Golfe d'armer la rébellion et est accusé en retour d'être engagé militairement aux côtés du mouvement chiite libanais Hezbollah pour soutenir le régime du président Assad. M.Salehi a dit soutenir «les négociations à Genève», auxquelles l'Iran n'est pas invité, malgré les demandes de la Russie qui considère Téhéran comme «l'une des nations les plus importantes» dans le conflit. Une quarantaine de délégations de différents niveaux étaient présentes à Téhéran hier, selon les organisateurs, dont l'ex-président libanais Emile Lahoud et un représentant du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. La Syrie n'était toutefois pas représentée. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a salué l'organisation de la conférence de Genève, et dit «espérer qu'elle donne des résultats». Son homologue irakien, Hoshyar Zebari, a appelé à «la fin de toute intervention d'un pays étranger» et à un «cessez-le-feu» en Syrie, rappelant que l'Irak accueillait plus de 15.000 réfugiés syriens.