Pour les candidats, filière lettres et philosophie, l'épreuve d'arabe a été très abordable, même si certains soutiennent mordicus que les sujets proposés ne faisaient pas partie des programmes. Aux abords du lycée Emir Abdelkader règne une ambiance très particulière. Par petits groupes, des élèves discutent, à haute voix, de la première épreuve du bac qu'ils ont abordée durant la matinée. La plupart affichent une mine radieuse et affirment que les sujets d'arabe étaient très abordables. Accosté à l'entrée, Khalil Djaout qui a concouru en tant que candidat libre, nous a confié, d'emblée, que l'épreuve de langue arabe était à sa portée et qu'il avait choisi le second sujet ayant pour thème «la richesse et la pauvreté» parce qu'il aimait la poésie. Passant l'examen du bac pour la seconde fois, il espère faire mieux que l'année dernière où il avait, dit-il, raté le diplôme d'un cheveu, en obtenant 9,96 de moyenne. Bien que âgé de 22 ans à peine, Fahd Abdelatif est, quant à lui, un habitué des salles d'examen, puisque c'est la cinquième fois qu'il passe le bac. Concourant, lui aussi, en qualité de candidat libre, ce jeune à l'allure très sportive, pense qu'il s'en est assez bien tiré dans l'ensemble, même si, selon lui, «il ne faut jamais jurer de rien car le dernier mot appartient aux correcteurs.» Interrogé sur cette guigne qui l'a empêché de décrocher le précieux sésame durant les quatre années précédentes, il nous a déclaré que la faute incombe pour une bonne part à ses parents qui l'avaient obligé à concourir dans la filière «sciences», alors que lui avait choisi la filière «lettres et philo.» Troisième candidat à nous avoir livré ses impressions à l'issue de cette première journée d'examen, F.A est un postulant très spécial, qui a abandonné, très tôt, le banc de l'école pour se consacrer à sa famille et subvenir à ses besoins. «J'ai abandonné le lycée en 1997, alors que j'étais en classe de deuxième année secondaire, pour embrasser une carrière dans l'administration. Si j'ai décidé de reprendre les études, en suivant des cours par correspondance pour préparer et passer le bac, c'est parce que je veux améliorer ma situation socioprofessionnelle», nous a-t-il expliqué. Réagissant après l'épreuve de la matinée, contrairement aux autres candidats, il considère que les deux sujets d'arabe étaient très difficiles parce que, selon lui, ils ne faisaient pas partie du programme suivi par les candidats libres. Au lycée Okba, situé à quelques centaines de mètres seulement du lycée Emir Abdelkader, on retrouve pratiquement la même ambiance et le même optimisme affiché par les candidats que nous avons rencontrés. C'est le cas de la lycéenne R Romayla qui soutient mordicus que les premières épreuves étaient abordables et qu'elle n'a éprouvé aucune difficulté pour les résoudre. Soulignant qu'elle a suivi des cours de soutien pour bien se préparer à cet examen, elle dénonce le manque de professionnalisme des enseignants qui, à l'en croire, ne l'ont pas beaucoup aidée. A l'inverse, Fatma qui est issue du même lycée, pense que les professeurs l'ont beaucoup aidée et que cette année sera pour elle la bonne pour décrocher le bac qui lui ouvrira les portes de l'université. Elle nous a précisé que les sujets proposés étaient faciles et espère qu'il en sera de même concernant les autres épreuves. Une chose est sûre, le ministère de l'Education n'a pas lésiné sur les moyens pour faciliter l'accueil des 566.694 candidats inscrits, pour qui le bac n'est pas qu'un simple diplôme, mais une clef pour leur ouvrir les portes de l'université et de l'avenir qu'ils espèrent plus rose.