A la sortie des centres d'examen, les candidats au baccalauréat étaient étourdis par la longue épreuve de langue arabe. Les lycéens, sur leur 31, attendaient avec impatience l'ouverture des portes des centres d'examen, véritable embûche pour la suite de leurs études. Au niveau du lycée Emir-Abdelkader, dans le quartier populaire de Bab El Oued, le dispositif de sécurité a été renforcé. A la sortie de cette première épreuve, les avis des élèves étaient mitigés. Deux candidates ont trouvé l'épreuve abordable. Le sujet comportait deux questions au choix, l'une relative à l'analyse d'un texte d'Ahmed Amine et l'autre d'une poésie arabe du 19e siècle de Nezar Kabani. La plupart des élèves ont choisi le texte qui traitait du développement et du sous-développement de manière générale et qui selon eux était plus à leur portée. «Nous nous attendions à un sujet plus simple compte tenu des rumeurs qui avaient filtré au départ», nous dira Sarah, jeune candidate de 18 ans qui passe son bac pour la première fois. Pour elle, les questions qui étaient d'un niveau moyen en général leur ont donné du fil à retordre sur certains aspects. Une autre candidate nous dira qu'elle préférait se concentrer sur l'épreuve de l'après-midi relative à l'éducation religieuse. Quant à la durée de l'épreuve, elle était entre 2h30 et 4 heures, selon les filières. Les élèves confiants quant aux résultats «Le sujet était assez long et il nécessitait beaucoup de réflexion ; les 4 heures de temps étaient bien étudiées et on les a utilisées à bon escient», nous dira une autre candidate qui passe son bac philo pour la première fois en candidate libre. Pour cette candidate de 22 ans qui est secrétaire de direction dans une banque, le sujet était difficile. «Je n'ai pas eu assez de temps pour réviser car mon travail me prenait tout mon temps», nous confiera-t-elle. Cette candidate nous dira qu'elle aurait dû prendre une année sabbatique pour passer son bac car il est très difficile de concilier études et travail. S'agissant de la rumeur sur la fuite des sujets et de certains élèves qui avaient obtenu les questions quelques jours auparavant, les élèves qu'on a interrogés n'y croient pas trop. Quant à l'épreuve de l'après-midi, certains candidats qui s'étaient mal préparés nous avoueront qu'ils ne comptent pas sur leurs révisions qui se sont avérées non fructueuses mais plutôt sur la triche. «Je n'ai pas beaucoup étudié cette année, j'ai passé la période scolaire à faire des petits boulots et je ne suis pas très confiant», nous dira un candidat. Les «matheux», plus concentrés, étaient occupés à revoir leurs fiches en attendant l'épreuve de l'après-midi. Ils avaient eux aussi passé l'épreuve d'arabe avec un sujet traitant de Mahmoud Derouiche qu'ils ont trouvé à leur goût. «L'épreuve déterminante est celle de demain (aujourd'hui) qui a trait aux mathématiques et là, on sera fixés sur l'issue du baccalauréat», nous diront des élèves de math technique et génie mécanique. A Alger-Centre, au lycée Kheireddine-Barberousse, des élèves qui passent leur bac maths se disent «satisfaits» de leur travail en langue arabe et attendent impatiemment la journée d'aujourd'hui, décisive. Stressés et angoissés, des candidats ont paniqué dans l'après-midi à l'entrée de la seconde épreuve. Certains ne trouvaient pas leur carte d'identité, d'autres avaient oublié leur convocation et d'autres, plus sereins, se saluaient avant de rentrer dans les salles.