Tout le monde appelle de ses voeux l'avènement de la IIe République Plusieurs personnalités de la société civile et des partis politiques ont lancé des initiatives en vue d'une transition démocratique sereine. Les initiatives visant à la construction d'une alternative au système politique en place se multiplient. Après le mouvement de citoyenneté lancé par le général à la retraite, Mohand Tahar Yala, l'initiative des 14 partis dont les islamistes et la Campagne nationale pour la IIe République, voilà un autre mouvement qui vient de naître. Il s'agit du Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (Mcld) qui a rendu, hier, sa première déclaration, signée par son porte-parole provisoire, Ali Brahimi. Ce mouvement revendique la double ouverture de la prochaine élection présidentielle à travers la réunion des mesures nécessaires pour garantir un vote transparent qui consacre le véritable choix populaire. «La prochaine élection présidentielle -à terme ou anticipée- peut être une chance de sortie de l'impasse institutionnelle et de l'errance économique si nous en faisons l'événement fondateur d'un retour au processus démocratique par l'entame d'une transition dont le contenu doit être tout de suite cerné et proclamé dans ses grandes lignes», lit-on dans la déclaration. Selon le document, ce mouvement veut faire de la prochaine mandature présidentielle une transition vers un système politique démocratique. Cette transition «démocratique pacifique» doit concrétiser la construction d'un Etat civil moderne où «l'Armée et les services de sécurité se vouent à leurs seules missions constitutionnelles de défense et de sécurité et où la religion est soustraite à toute action politique et partisane». «L'Etat de droit fondé sur la séparation, l'équilibre des pouvoirs et l'indépendance de la justice pour garantir un exercice effectif des libertés fondamentales et droits de l'homme tels que consacrés par le droit international», souligne le communiqué. Cette transition permettra aussi une démocratie de proximité à travers la plus large décentralisation et transferts de compétences vers les institutions élues de l'échelon régional et local. Les concepteurs de l'initiative veulent régler également le problème identitaire avec l'officialisation de la langue amazighe. Sur le plan économique, le Mcld propose une «économie sociale de marché» articulée sur la liberté d'entreprise et un Etat régulateur et la mise en oeuvre des réformes de structure nécessaires (banques et finances publiques, fiscalité, douane...). La lutte contre la corruption sous toutes ses formes incluant la sanction des auteurs et la récupération par l'Etat des biens détournés est parmi les points inscrits dans le document du mouvement. Les membres de ce mouvement issus des partis de l'opposition disent entendre oeuvrer «avec les militants intègres, compétents et crédibles, les jeunes, les femmes, les étudiants, les opérateurs économiques, les travailleurs et paysans à l'avènement d'un cadre rassembleur de libre débat et d'action politique au service des aspirations des citoyens à la modernité, à la démocratie et à la prospérité». Ils estiment que cette alternative passe par une dynamique de mobilisation citoyenne et institutionnelle. «L'énorme potentiel démocratique militant marginalisé par l'autoritarisme et la médiocrité est interpellé pour réinvestir les luttes sociales, politiques et institutionnelles aux cotés des forces politiques, syndicales, associatives, des jeunes, des chômeurs, des étudiants, des femmes et des individualités qui se revendiquent du changement démocratique», soutiennent-ils. Leur initiative s'adresse aux citoyens et organisations de la société civile, à la classe politique, au pouvoir et à l'opinion internationale. «Nous entendons oeuvrer activement en direction de ces quatre pôles à travers la mise en action d'un programme d'actions échelonné sur les prochains mois», lit-on dans la déclaration.