La communauté estudiantine à Béjaïa est dans tous ses états «Aujourd'hui, ces pseudos-responsables et leurs sbires (pseudos-étudiants) sont engagés dans la voie qui contrarie les principes, les engagements auxquels nos repères se sont sacrifiés depuis Taleb Abderrahmane en 1956 jusqu'au soulèvement de 1988, en passant par Kamel Amzal en 1982». C'est en ces termes que la coordination des résidences universitaires de Béjaïa, résume leur position par rapport aux derniers événements qui ont secoué cette institution. Une position qui n'a de valeur que d'illustrer la prise de conscience estudiantine et leur mobilisation contre le danger réel qui les menace. Tout en se démarquant «du clan qui se dispute l'intérêt collectif des étudiants», les associations, comités des cités universitaires (Targa-Ouzemour, Tahar Djaout «1000 lits»), s'élèvent contre la corruption et la violence au sein de l'université et se prononcent pour «l'instauration d'une université démocratique, moderne, publique» avec pour condition «l'élimination immédiate de toute forme de corruption et de violence». Pour y parvenir, la coordination envisage trois actions essentielles à mener de front et simultanément. Il s'agit d'abord du «blocage de l'université A/Mira et le gel total des examens, le lundi, avec la concertation de l'administration de l'université puis «d'une marche pacifique dénonciatrice le même jour du campus Targa-Ouzemour vers le siège de la wilaya de Béjaïa» et enfin d' «exiger des autorités la prise de mesures urgentes». La coordination locale des étudiants de Béjaïa a estimé dans un autre communiqué que «l'heure est grave et devant cette situation qui risque de devenir irréparable, l'ensemble des associations, comités des cités universitaires (Targa-Ouzemour, Tahar Djaout «1000 lits») restés intègres, responsables et militants conscients, ralliant autour d'eux les étudiants, ont jugé que le moment est venu de sortir le mouvement estudiantin de l'impasse où l'ont acculé les luttes d'intérêts personnels et d'influence, pour le lancer pour les causes justes et nobles». La coordination n'a pas omis de préciser que leur «action est dirigée uniquement contre ces corrompus, ennemis et aveugles, qui voulaient perpétuer le marasme et les troubles», se disant «indépendants de ce clan qui se dispute l'intérêt collectif des étudiants». Et de poursuivre, en écrivant «plaçant l'intérêt général au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, notre action est dirigée uniquement contre ces corrompus, ennemis et aveugles, qui voulaient perpétuer le marasme et le trouble». Les étudiants animant cette coordination se démarquent de ces troubles et rappellent que leur but est «l'éradication de la corruption et de la violence au sein de l'université par l'instauration d'une université démocratique, moderne, public et critique, l'élimination immédiate de toute forme de corruption et de violence». Ils appellent l'administration à une «concertation» afin de «geler» les examens qui débuteront ce lundi à la lumière de cette crise. Pour les animateurs de cette coordination, «il n'est un secret pour personne que l'université vit une grave crise, un groupuscule d'étudiants et autres corrompus sèment la zizanie, le trouble, la peur et la terreur à l'université et dans la ville de Béjaïa en brûlant et saccageant des infrastructures des résidences universitaires: buanderie, salle de sport, chambres de résidents et administrations au sein des résidences universitaires, 17 Octobre, «1000 Lits», Nouvelle pépinière, Iryahen... provocant panique et désarroi chez les étudiants et étudiantes, en les faisant sortir de leurs chambres à des heures tardives de la nuit, en fermant et bloquant les routes, empêchant les étudiants(es) d'accéder au Campus pour passer leurs examens...» Pour sa part, la fédération de wilaya du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique affiliée au syndicat national autonome du personnel des administration publiques (Snapap) dont les adhérents (travailleurs) sont en grève, faut-il le rappeler, depuis plusieurs jours a dénoncé dans une déclaration «le saccage des administrations, la terreur, la panique en vigueur dans le secteur des oeuvres universitaires de Béjaïa» Le Snapap a lancé un appel haut et fort aux autorités, à tous les niveaux, pour mettre fin aux dépassements de ce groupe qui a installé la peur dans le secteur». Regrettant, par ailleurs, le fait que «personne n'a bougé le doigt», notent les rédacteurs de la déclaration. La Snapap exige «une commission d'enquête sérieuse pour mettre un terme à cette situation et situer les responsabilités de chacun», et met le doigt sur la «gestion approximative des oeuvres universitaire». «comment accepter l'ingérence de ces étudiants dans la gestion des oeuvres universitaires», s'interroge-t-il, saluant par la même occasion la décision des travailleurs de poursuivre la grève de 15 jours» en dépit de la décision de la chambre administrative la déclarant «illégale».