Les motifs invoqués tiennent-ils la route? Habituée à la «Tchipa», «une bande d'étudiants sème la panique» dans le but de «mettre la pression sur les nouveaux responsables qui refusent de rééditer d' «anciennes magouilles». Les étudiants de l'Université Abderahman-Mira ont affiché hier, lors d'une conférence de presse animée au campus de Targa Ouzemour, leur détermination à barrer la route à toutes formes de corruption et de violence, oeuvres d'un «groupuscule d'étudiants soutenus par leur relais au niveau de l'administration des oeuvres universitaires». En réaction, les étudiants de l'université de Béjaïa, regroupés au sein d'une structure dénommée coordination locale des étudiants (CLE), vont protester demain à travers une marche qui s'ébranlera du campus Targa Ouzemour vers le siège de la wilaya. Il s'agit, pour eux, de dénoncer la corruption et la violence qui minent cette institution et d'interpeller les pouvoirs publics pour mettre fin à leur laxisme observé à l'égard des agissements d' «un groupuscule d'étudiants», qui «a pris en otage l'institution» et «s'ingère même dans sa gestion». «On ne peut plus se taire», clame un membre de la CLE estimant que la violence qui s'est installée dans les cités a été engendrée par la corruption. Habituée à la «tchipa», «une bande d'étudiants sème la panique» dans le but de «mettre la pression sur les nouveaux responsables qui refusent de rééditer d' «anciennes magouilles». Ce groupe, qui travaille en étroite collaboration avec les fournisseurs, voit ses intérêt disparaître et tente de semer la panique, pour éviter toute organisation digne de ce nom et travaillant pour l'intérêt général des étudiants. Ce même groupe est derrière le saccage de la chambre d'un étudiant qui a osé dénoncer au début de l'année ces agissements. Pressions, intimidations, agressions, c'est le quotidien décrit par les membres de la coordination lors de cette conférence. «Nous refusons de répondre par la violence», affirment-ils mettant en exergue leur volonté de dénoncer «l'ordre établi», qui se caractérise par «une insupportable impunité». Conséquemment, ils interpellent les autorités pour «prendre des mesures afin de sécuriser les étudiantes et les étudiants». «La montée de la violence a commencé depuis le début de l'année, relate l'un des conférenciers citant au passage de nombreux méfaits commis par ce groupe, objet de dénonciation. La CLE exige une commission d'enquête pour situer les responsables et débusquer les complices dans l'administration. La CLE s'est interrogée sur le fait qu'un directeur de résidence n'a pas osé porter plainte à la suite des saccages. Il en est de même pour le cas du cadre de la direction générale des oeuvres universitaires dépêché d'Alger qui n'est pas en reste, puisque disent-ils «il n'a même pas daigné nous consulter sur la situation». L'absence des élus a été énergiquement critiquée par la coordination. La mobilisation estudiantine a commencé à porter ses fruits puisque vendredi passé trois étudiants arrêtés par la police jeudi, ont été placés sous mandat de dépôt. C'est la première réaction à la pression estudiantine affichée dans plusieurs déclarations. Les autorités se sont aussi manifestées la semaine dernière, en mettant sous contrôle judiciaire quatre autres étudiants manifestants.