De nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour remettre en cause la loi algérienne en matière de naissances hors mariage. Le nombre d'enfants nés sous x est en constante évolution dans notre pays. Le nombre de ces innocents, nés par accident, avoisinerait les 5000 cas par an, et presque autant de mères célibataires, selon les statistiques livré par différentes sources, notamment les DAS (directions des affaires sociales) et les associations de protection de l'enfance abandonnée. A l'origine de ce phénomène, figure l'erreur imputée aux «parents», notamment les «pères» qui ne veulent par reconnaître une naissance hors mariage, accablés qu'ils sont par le poids du tabou bien ancré dans la société algérienne. Les unions vécues en dehors de tout cadre conventionnel étant généralement mal vues. Aussi, les enfants nés sous x doivent-ils subir, à eux seuls, les stigmates d'une société qui les rend coupables d'une situation qu'ils n'ont pas choisi. Si le malaise de ces petits êtres est entretenu par le regard des autres, il l'est tout autant par une législation non encore mise à jour. C'est du moins le constat sur lequel aura débouché un débat national, particulièrement intense, mené ces dernières années par différentes parties autour de ce thème sensible. Ces études qui sont largement médiatisées participent à une prise de conscience pour une meilleure prise en charge de ces enfants qu'il s'agit avant tout de protéger. Ainsi, pour Me Fatima Benbraham, la bataille qui se livre sur un terrain miné de préjugés, est socio-juridique. «Dire d'un enfant qu'il est illégitime ou naturel est faux, car tous les enfants naissent naturellement, y compris ceux conçus dans une éprouvette», explique-t-elle. Selon elle, c'est la loi qui différencie l'enfant né hors mariage. A en croire cette juriste, le problème est d'autant plus difficile qu'en la matière, la législation algérienne reproduit littéralement, les lois françaises: «L'enfant né hors mariage est illégitime mais dans le Coran, le mot illégitime n'existe pas», affirme Me Benbraham. «Il faut cesser de copier le Code pénal français», n'a-t-elle de cesse de rappeler et d'insister sur la nécessité d'ajouter un article dans le Code de la famille pour contraindre le père de l'enfant à reconnaître la filiation. Elle étaye ses propos en s'appuyant sur la science, en précisant que le profil du géniteur peut être aisément arrêté par l'analyse de l'ADN laquelle est une méthode scientifique fiable à 99,99%. Le juge n'aura plus alors qu'à ordonner cette analyse. C'est là une remise en question de l'accouchement sous X qui suscitera peut-être un autre débat, comme cela se voit sous d'autres cieux. L'Algérie a ratifié la convention internationale des droits de l'enfant. Nombreuses sont les association de protection de l'enfance et des mamans qui activent sur son sol. Les réseaux de défense des droits de l'enfant font florès. Citons le Réseau Nada mais également le Réseau Wassila qui est une coalition de plusieurs associations algériennes dont l'objectif est de participer a une meilleure prise en charge et orientation de femmes et d'enfants victimes de toutes sortes de violences. Aux cotés de ce dernier figurent plusieurs organisations comme l'Avife, Village d'enfants SOS Kinderdorf, Atustep, Tharwa fatma N'Soumer, Association pour l'Emancipation des femmes, SARP, Amusnaw, Djazairouna mais aussi de professionnels de la santé, la santé mentale, des juristes et des militants des droits de la personne.