Photo : Makine F. Les enfants nés sous X. Tel a été le thème d'une conférence-débat organisée hier à Alger par plusieurs spécialistes. Il s'agit pour ses initiateurs de provoquer une prise de conscience pour une meilleure prise en charge de ces enfants et pour «éradiquer» définitivement tout ce qui peut leur porter préjudice. Mohamed Chérif Zerguine, abandonné à sa naissance, s'est forgé une personnalité pour être à son tour, presque, le porte-parole des enfants nés sous X. Il a cessé de se culpabiliser en découvrant les versets du Coran où Allah dit à propos des enfants nés hors mariage : «Appelez-les du nom de leurs pères, c'est plus équitable devant Allah». «N'est-il pas clair que ce noble verset exhorte la filiation de l'enfant au géniteur mâle», a-t-il expliqué. Pour maître Fatima Benbrahem, la bataille est socio-juridique. «Dire d'un enfant qu'il est illégitime ou naturel est faux, car tous les enfants naissent naturellement, y compris ceux conçus dans une éprouvette», a-t-elle expliqué. Selon elle, c'est la loi qui différencie l'enfant né hors mariage. Mais la société évolue et on assiste à de nouveaux phénomènes comme les mères célibataires, enfants issus par concubinage. En abordant le côté religieux, maître Benbrahem a rappelé que toutes les religions demandent à ce que les gens soient unis par les liens du mariage, cadre légal pour éviter les problèmes des enfants abandonnés. Simplement, dans certains cas, les enfants sont nés d'un viol ou des femmes sont séduites et abandonnées et de surcroît avec un bébé sur les bras. Mais le problème réside dans le fait que dans ce domaine, la législation algérienne est calquée sur les lois françaises : «L'enfant né hors mariage est illégitime mais dans le Coran, le mot illégitime n'existe pas», affirme M. Benbrahem. «Il faut cesser de copier le code pénal français», estime l'avocate et ajouter un article dans le code de la famille pour obliger le père de l'enfant pour reconnaître la filiation. A ce propos, la recherche du géniteur par l'analyse de l'ADN est une méthode scientifique fiable à 99,99%. Dans ce cas, le juge doit ordonner cette analyse. S'agissant d'héritage, le Coran a donné la solution, a soutenu maître Benbraham, par la donation que personne ne peut contester. La conférencière a également évoqué l'acte de kafala en Islam et non de l'adoption.