Les premiers casques bleus autrichiens quitteront le plateau du Golan aujourd'hui a annoncé hier le ministère autrichien de la Défense, confirmant la décision controversée du pays de se retirer de cette zone. L'Autriche avait annoncé le 6 juin son intention de se retirer du plateau du Golan, une zone contact entre la Syrie et Israël, en raison de l'extension du conflit syrien qui mettait selon elle en danger la sécurité de ses troupes. Le ministre de la Défense, Gerald Klug, avait estimé que le retrait des 378 soldats stationnés sur le Golan prendrait de deux à quatre semaines. «Il n'y a pour le moment pas de changement dans cette échéance», a indiqué un porte-parole du ministère. A l'issue d'un Conseil national de sécurité réuni lundi soir à Vienne, le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères Michael Spindelegger a confirmé la décision de l'Autriche. «Nous avons pris cette décision au sein du gouvernement et nous allons l'appliquer», a-t-il expliqué, cité par la radio publique Oe1, excluant de revenir sur ce choix, notamment après les critiques israéliennes et de certains partis d'opposition en Autriche. L'ambassadeur des Etats-Unis à Vienne, William Eacho a regretté la décision. «L'Autriche aurait dû mener une discussion plus large au sein de l'ONU pour un meilleur armement et un meilleur équipement des soldats sur le Golan», a-t-il estimé dans un entretien accordé au quotidien Die Presse, demandant à la République alpine de «reconsidérer» sa position. L'Autriche est présente sur le plateau du Golan depuis la création de la Fnuod (Force des Nations unies pour l'observation du désengagement) en 1974. Le millier de casques bleus, dont les trois pays fournissant les plus gros contingents sont l'Autriche, les Philippines et l'Inde, est chargé de faire respecter le cessez-le-feu entre l'Etat hébreu et la Syrie. Ces observateurs ne sont munis que d'armes de poing défensives. L'ONU, qui cherche à remplacer le contingent autrichien, a annoncé le 7 juin envisager de modifier le mandat de la Force, en augmentant notamment le nombre de soldats jusqu'au plafond autorisé de 1.250 personnes au total. «Je ne pense pas que l'on va changer la situation sur place en modifiant le Mandat de la mission» a estimé le chef de la diplomatie autrichienne. «Et c'est bien ça le problème».