La Syrie a éclipsé les autres sujets au programme du Sommet du G8 Les pays membres du G8 ont appelé mardi, à l'issue de leur sommet en Irlande du Nord, à l'organisation «dès que possible» de la conférence de paix sur la Syrie, dite de Genève 2, mais sans fixer d'échéance. A l'issue d'un sommet dominé par les divergences entre la Russie et les sept autres pays du G8, les dirigeants ont également souhaité qu'un accord puisse être trouvé sur un gouvernement de transition, «formé par consentement mutuel». «Nous appuyons avec force la décision d'organiser dès que possible la conférence de Genève sur la Syrie», est-il écrit dans la déclaration publiée à l'issue du sommet de Lough Erne, en Irlande du Nord. Le Premier ministre britannique, David Cameron, hôte du sommet, a toutefois affirmé devant la presse qu'il était «impensable» que Bachar al-Assad puisse rester en place. La Russie estime que la question du sort du président syrien doit être tranchée par les Syriens eux-mêmes. Les dirigeants du G8 ont par ailleurs, déclaré être «très inquiets» de la «menace grandissante du terrorisme et de l'extrémisme en Syrie», déplorant aussi «la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit» dans ce pays. Les huit (Etats-Unis, Russie, Canada, Allemagne, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) demandent aux autorités syriennes et à l'opposition de «s'engager ensemble» au cours de la future conférence de paix de Genève «à détruire et à chasser de Syrie toutes les organisations et les individus affiliés à Al Qaîda et toutes les autres organisations liées au terrorisme». La Syrie doit «appartenir à tous les Syriens, y compris à ses minorités et à ses différents groupes religieux», poursuit le communiqué. Pour sa part, le principal intéressé, le président syrien Bachar al-Assad, a mis en garde l'Europe. «Si les Européens livrent des armes, l'arrière-cour de l'Europe deviendra (un terrain) pour le terrorisme et l'Europe en paiera le prix», a-t-il menacé dans un entretien au quotidien allemand des affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) paru hier. En effet, une livraison d'armes par l'Occident aux rebelles syriens, laisseront le champ ouvert à toutes les options, ce que n'a pas manqué de faire valoir, quoique indirectement, le président russe, Vladimir Poutine qui n'excluait pas hier la livraison de nouvelles armes à Damas indiquait à l'issue du sommet du G8: «Si nous concluons des contrats de cette nature, alors nous les remplirons», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Le sommet du G8 s'est également intéressé à la question du nucléaire iranien autre grand sujet d'inquiétude de l'Occident. Selon M.Obama, Washington et Moscou sont «prudemment optimistes» après l'élection du nouveau président Hassan Rohani, et espèrent qu'il sera possible «de faire progresser le dialogue» avec l'arrivée au pouvoir de ce religieux modéré, soutenu par le camp réformateur. Dans sa première conférence de presse lundi, Hassan Rohani a maintenu la ligne du régime islamique sur le dossier nucléaire, en excluant tout arrêt de l'enrichissement d'uranium, mais a promis plus de «transparence» sur ses activités. MM.Obama et Poutine se sont enfin mis d'accord pour organiser un sommet bilatéral Russie-USA les 3 et 4 septembre à Moscou, «afin de renforcer la nature constructive» de leurs relations. La question syrienne a éclipsé le coup d'envoi des négociations en vue de l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'UE, qui devait être un des points forts du sommet. Cet accord commercial «historique» vise à créer la plus vaste zone de libre-échange du monde. Mais passé le feu vert officiel donné à Lough Erne, un consensus s'annonce difficile à trouver. Les Européens n'étaient en effet, parvenus à se mettre d'accord sur leur mandat de négociation qu'in extremis, vendredi, après avoir accepté d'exclure le secteur audiovisuel au nom de l'exception culturelle défendue avec acharnement par la France.