Les chiffres sont de plus en plus inquiétants tandis que la situation devient grave Ce sont 10 fellahs qui ont été surpris en flagrant délit d'irrigation de plusieurs hectares de légumes, d'oliviers et d'arbres fruitiers à l'aide d'eaux usées. Les atteintes à l'environnement prennent de plus en plus des courbes fulgurantes transformant la capitale de l'Ouest en une wilaya livrée aux démolisseurs du cadre de vie. Aucun espace ni aucune espèce ne sont épargnés. Les chiffres sont de plus en plus inquiétants tandis que la situation devient grave. Avec cette tendance, la baie sera, contre toute attente, vidée de son sable. La gendarmerie a, durant le premier trimestre de l'année en cours, recensé et traité près d'une soixantaine d'affaires, toues liées aux atteintes à l'environnement. En tout, 83 individus ont été arrêtés. Dans ces affaires, le vol de sable de mer constitue l'un des plus grands délits, qui ne cesse de mobiliser, de jour comme de nuit, les éléments de la Gendarmerie nationale, notamment ceux affectés dans les villes côtières. Le modus opérandi est simple, les charognards sévissent la nuit en ciblant les plages non surveillées et les massifs forestiers, créant de grands cratères pour en créer des carrières de vente de sable et de gravat. Ce qui semble avoir motivé ces «destructeurs» de l'environnement serait, contre toute attente, la multiplication des projets de construction de bâtiments un peu partout dans la deuxième capitale du pays et le manque constaté des matériaux de construction. L'urbanisation sauvage n'est pas en reste des bilans inquiétants de la gendarmerie d'Oran qui, en l'espace des trois premiers mois de l'année en cours, a recensé et traité 35 affaires. Ce n'est pas tout. Le fonçage des forages illicites prend des allures phénoménales pour devenir un sport «oranais» pratiqué à «l'oranaise». La nappe phréatique est sérieusement menacée par la propagation des puits clandestins. Là encore, le bilan est ébahissant. En dépit de toutes les interdictions annoncées et affichées par la direction, la Gendarmerie nationale a, en ce sens, enregistré plusieurs affaires et arrêté 11 individus, accusés d'avoir creusé illégalement des puits profonds dans les localités de Haï Bouamama, Coca et El Hassi. Dans leur totalité, ces forages servent essentiellement à alimenter les colporteurs d'eau qui, eux aussi, alimentent les habitants des villes en manque d'eau potable. L'eau proposée est appelé localement «ma hlou». Les quelques campagnes de contrôle menées récemment ont abouti à la démolition de plus d'une quarantaine de puits illicites. Sur un autre registre, la santé du consommateur ne semble pas constituer une préoccupation des agriculteurs sans aucun scrupule. Ce sont 10 paysans qui ont été surpris en flagrant délit d'irrigation de plusieurs hectares de légumes, d'oliviers, d'arbres fruitiers à l'aide d'eaux usées. Les attaques répétées contre l'environnement prennent des formes, aussi bien variées, que multiformes, laissant les responsables locaux dans la quasi impossibilité de procéder aux opérations de nettoiement des lieux infectés. Et si ces dernières sont effectuées, elles reviennent à des coûts élevés. La baie constitue la cible privilégiée. La dernière opération menée récemment a permis la récupération de 655 tonnes de détritus et de différents déchets largués en mer dans les ports d'Arzew et d'Oran. L'opération a été baptisée au nom de «Ports de pêche bleus». Elle a été chapeautée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, représenté localement par la direction de la pêche de la wilaya d'Oran en collaboration avec l'entreprise de gestion portuaire, de la direction des travaux publics et de plusieurs autres associations investies dans la défense de l'écologie marine.