Les cris de «Bouteflika président» ont indiqué la tendance. L'annonce de la candidature de M.Bouteflika pour un deuxième mandat a eu lieu dans un climat de kermesse même si ce dernier a crié à qui veut l'entendre que «ce moment ne constitue guère pour moi une fête mais une lourde responsabilité à assumer». 14h 55, le chef de l'Etat fait son apparition dans la salle des conférences à El Aurassi. Ce fut le délire. Autour des nombreux comités de soutien pour sa candidature s'est greffé un agrégat de personnalités politiques et artistiques qui ont crée le décor qui «sied» à l'événement. Les organes de presse nationaux et internationaux ont eu du mal à se frayer un passage au milieu de cette foule en effervescence et que la spacieuse salle aménagée pour la circonstance n'a pas pu contenir. Comme l'on pouvait s'y attendre, le coup de starter de cette cérémonie somptueuse a été donné par un «poète de cour» qui a tenu à brosser la personnalité du président de la République en usant de sa poésie laudative. Les cris de «Bouteflika président» qui s'en sont suivis ont indiqué la tendance: Bouteflika jouera sur du velours. Un scénario tout à fait prévisible compte tenu des bains de foule qui s'offraient dans ses tournées à travers tout le territoire national. Ce qui a, par contre, attisé les curiosités est incontestablement la présence de certains acteurs de la vie politique nationale qui ne se sont pas encore positionnés par rapport à la présidentielle. Le secrétaire général de l'Ugta, Sidi Saïd, en est un. Il s'est permis l'échange d'une chaleureuse accolade avec le discoureur. Un geste que certains observateurs présents à la «fête» n'ont pas hésité à assimiler à un acte de soutien pour un deuxième mandat du président sortant. L'autre fait majeur qui a émaillé l'annonce solennelle de la candidature de Bouteflika concerne le «débarquement» d'un individu se réclamant du mouvement citoyen de Kabylie pour signifier à M.Bouteflika que «le mouvement citoyen et la Kabylie sont avec vous jusqu'au bout». Mieux encore, l'individu en question a même osé monter sur la chaire d'expression où se tenait le désormais président candidat afin de lui prêcher la «nouvelle» fort ostensiblement. D'aucuns croyaient qu'il s'agissait d'une mise en scène minutieusement concoctée. L'intermède des embrassades, au même titre que les cris euphoriques, a cadencé l'intervention de M.Bouteflika. Il s'est même vu contraint de cesser de discourir en vue de saluer chaleureusement une masse de sommités de tout bord. M.Soltani, leader du MSP en a eu pour son compte. Le burnous qu'il a offert au président a accompagné ce dernier tout le long de son allocution. Idem pour M.Hadjer, l'un des acharnés «redresseurs» du FLN, qui a eu droit à un gage tacite de la part de président à revendiquer la paternité de l'ex-parti unique, «propriété de tous les Algériens». L'assistance qui criait à tue-tête «FLN-FLN», a, sans doute, compris la connotation de la mise au point présidentielle. La présence de M.Adebslam, ancien chef de gouvernement, n'est pas passée inaperçue. Avec son béret russe, il a eu droit aux mêmes égards que les autres politiques. Pour sa part, la famille sportive et artistique s'est signalée par la présence de certaines de ses figures de proue. Ils étaient nombreux à remplir à la salle El Aurassi. En sus des omniprésents sur l'écran de l'Entv (Beyouna, Achouri, Hilmi et autres), les silhouettes de El Ankis et Mami ont polarisé tous les regards. Tout comme celles de Hannachi et Khalef.