Un complot de palais? Il est reproché au maire d'avoir centralisé toutes les décisions à son niveau. Le P/APW d'Oran, Abdelhak Kazi-Tani, devrait s'atteler, d'ores et déjà, à prendre en charge, tout en la dénouant, la problématique de la zizanie accrue qui règne au sein de l'APC d'Oran. Il s'agit donc de faire cohabiter les élus municipaux, de toutes les tendances politiques, qui ne communiquent plus depuis leur élection lors des dernières municipales. La mesure a été décidée par la wali d'Oran après qu'un vice-président de l'APC d'Oran a, dans son intervention, souligné «la divergence, voire l'absence totale de communication entre les élus de la commune». Cette sentence a été tout de go suivie par la représentante du MPA à l'APC, Naïma Lazouni, qui a affirmé haut et fort: «Nous, élus et vice-présidents, n'avons participé ni de près ni de loin à l'élaboration du projet, nous sommes marginalisés.» La mission de rapprochement des points de vue de chacun des élus a été donc confiée au P/APW d'Oran après que de nombreux problèmes aient été soulevés à l'hémicycle de l'APW à l'occasion de la rencontre axée essentiellement sur l'étude du projet de plan devant servir de feuille de route dans le développement de la ville d'Oran durant la période allant de 2013 à 2017. Le wali, s'en lavant les mains à l'avance, ne souhaite pas s'impliquer dans les luttes claniques qui prévalent entre les élus municipaux, mais sans tout de même rester inerte à la situation qui risque d'aboutir au blocage de la plus grande APC du pays. Il le dira explicitement en déclarant: «Je n'ai aucunement droit d'intervenir dans les affaires des élus étant donné que je représente l'administration, mais je charge l'APW d'Oran de prendre les choses en main». Cette déclaration a ressuscité l'espoir chez les élus municipaux qui estiment que «la gestion des affaires de la mairie d'Oran est assurée unilatéralement par le maire Boukhatem Noureddine». Cela est survenu au moment où le P/APC a pesé de tout son poids pour faire passer son projet. La situation lui a échappé à la dernière minute après que ses pairs lui aient fait faux bond en déplorant publiquement son mode de gestion de la municipalité d'Oran. Celle-ci est, à majorité, gérée par le parti du Front de libération nationale. Des élus de ce même parti estiment que «la politique du maire est basée sur l'exclusion». Sinon, comment interpréter l'absence totale, depuis leur élection, de plusieurs élus comme l'ex P/APC Zinedine Hassam Mohamed. D'autres se présentent aux assemblées en déléguant d'autres élus aux réunions de l'exécutif? La zizanie, qui règne en maîtresse des lieux dans la municipalité d'Oran, s'accentue de jour en jour. Dans leurs rencontres, les élus du Parti des travailleurs n'interviennent que rarement. Idem pour ceux du RND. Le maire semble avoir centralisé la décision à son niveau. Plusieurs élus estiment que la «gestion unilatérale, par le maire, des affaires de l'APC ne peut durer aussi longtemps». Cela sent le parfum du...renversement au moindre virage. Le temps des putschs n'est donc pas révolu, même si la loi n'autorise plus les retraits de confiance. A Oran, contourner les textes est devenu comme un simple jeu de routine. Le renversement appelé localement «el galba» n'est que question de temps. Les jours de Boukhatem à la tête de l'APC sont-ils comptés? Un coup «d'Etat» répondant aux normes exigées de la loi est imminent! Globalement, les connaisseurs des rouages, supputant, estiment que «réglementairement, les deux tiers des élus peuvent aisément opérer leur coup en procédant au retrait de confiance au maire dès la deuxième année qui suit les élections locales».