«Les autorités marocaines et leur lobby ont essayé vainement de faire obstacle» Charles Tannock rapporteur du Parlement européen (PE), a présenté le 20 juin 2013 un rapport qualifié de «préoccupant» sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Le document présenté par l'élu européen, Commissaire aux droits de l'homme du Parti conservateur britannique depuis 2011, a trouvé un grand écho au sein du Parlement européen. «Une très large majorité des eurodéputés membres se sont exprimé favorablement sur le rapport, qualifié par plusieurs d'actualité, d'exhaustif et d'objectif», a indiqué Mohamed Sidati, le ministre sahraoui délégué auprès de l'Union européenne, cité par l'agence de presse officielle sahraouie SPS. Les débats ont fait ressortir une grande «préoccupation» quant aux violations «récurrentes» des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, souligne la même source. Le Maroc a vu rouge. Il a tenté de faire barrage à cette future résolution ce qui s'apparente, d'ores et déjà, à une condamnation de sa politique de répression menée contre la population sahraouie. L'opération a fait chou blanc. «Les autorités marocaines et leur lobby ont essayé vainement de faire obstacle, à ce que la situation des droits de l'homme au Sahara occidental puisse être traitée dans ce rapport,» a confirmé le diplomate sahraoui. La mouture finale du rapport, présenté par le parlementaire européen d'origine britannique, sera présentée au mois d'octobre prochain. Le Parlement européen, qui avait appelé en février dans une résolution adressée à la 22e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à «la protection des droits fondamentaux de la population du Sahara, y compris la liberté d'association, la liberté d'expression et le droit de manifester» avait déjà adopté, le 13 décembre, une résolution appelant au «respect des droits fondamentaux de la population du Sahara occidental». Un vote qualifié «d'historique», à l'époque, par le ministre sahraoui délégué pour l'Europe. «Il est très significatif que le Parlement européen, en tant que voix démocratique de l'Union européenne qui vient de recevoir le prix Nobel de la paix, ait de nouveau appelé à ce que les droits fondamentaux de la population du Sahara occidental, y compris la liberté d'association, la liberté d'expression et le droit de manifester, soient respectés», avait déclaré Mohamed Sidati...Sur le terrain, les eurodéputés prennent le pouls des événements. Ils enquêtent. Pour mieux étayer leur rapport. Une délégation des eurodéputés de l'Alliance progressiste des socialistes et Démocrates a rencontré le 22 juin en son domicile, la pasionaria sahraouie, Aminatou Haïdar, et les membres du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (Codesa). Ils ont «exhorté le Parlement européen à agir d'urgence pour la levée de l'état de siège militaire et sécuritaire imposé sur le territoire pour permettre aux organisations internationales des droits de l'homme de se rendre dans le territoire et de rencontrer les organisations sahraouies des droits humains et les victimes des graves exactions commises par l'Etat marocain», a rapporté une dépêche de l'agence sahraouie SPS datée du 23 juin 2013 alors que des manifestations pacifiques appelant à l'indépendance du Sahara occidental qui ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville occupée d'El Ayoun, ont été brutalement dispersées samedi par les forces d'occupation marocaines.