Al-Mouallem, «si la condition est que le président Assad démissionne, ne prenez pas la peine de participer» (à Genève) L'opposition, qui ne cesse d'appeler au départ du régime, a exprimé ses réserves quant à sa participation à la conférence, notamment après l'avancée des troupes gouvernementales sur le terrain. Damas a affirmé hier que le président Bachar al-Assad «ne démissionnera pas» et qu'il ne remettrait pas le pouvoir à l'opposition syrienne dont c'est la principale revendication. «Le président Assad ne démissionnera pas», a martelé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas, ajoutant à l'adresse de l'opposition que «si la condition est que le président Assad démissionne, ne prenez pas la peine de participer» à la Conférence de paix de Genève 2. Moscou et Washington proposent la tenue d'une conférence de paix pour mettre fin au conflit syrien, qui réunirait le régime et l'opposition syrienne. L'opposition, qui ne cesse d'appeler au départ du régime, a exprimé ses réserves quant à sa participation à la conférence, notamment après l'avancée de l'armée syrienne sur le terrain appuyées par le Hezbollah libanais. M.Mouallem a estimé par ailleurs que l'armement des rebelles en Syrie ne fera que prolonger le conflit. «L'armement va entraver la conférence de Genève», a-t-il dit. Le groupe des «Amis» de la Syrie réuni à Doha a décidé samedi d'intensifier son aide à l'opposition pour rééquilibrer le rapport de forces sur le terrain. Les principaux pays soutenant l'opposition ont précisé que chaque pays fournirait une aide à la rébellion «à sa manière», contournant ainsi l'épineuse question de l'aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. «Cela va faire durer la crise, cela va encourager les terroristes à commettre plus de crimes», a estimé M.Mouallem. «A chaque fois que l'armée (syrienne) libère un village (...), ils (les pays occidentaux) disent qu'il y a un déséquilibre (de forces) et qu'il faut armer l'opposition», a poursuivi M.Mouallem, affirmant qu'il avait de «grands doutes sur les intentions» des pays occidentaux. «A qui ces armes vont-elles être envoyées? Tous les rapports montrent que le front Al-Nosra est celui qui domine sur le terrain, il y a même des factions de l'Armée syrienne libre (ASL, principale faction de l'opposition) qui l'ont rejoint». «Donc finalement, ils armeront Al-Nosra», un groupe de jihadistes lié à Al Qaîda qui se bat au côté des rebelles, a affirmé M.Mouallem. «Nous n'allons pas à Genève pour remettre le pouvoir à l'autre partie (...)», a déclaré M.Mouallem. «Si nous voulons remettre le pouvoir, pourquoi aller à Genève? Nous pouvons le remettre ici à Damas», a-t-il poursuivi. M.Mouallem a dénoncé par ailleurs la volonté de pays occidentaux d'armer la rébellion syrienne pour inverser le rapport de forces sur le terrain, après la prise par l'armée syrienne, du bastion rebelle de Qousseir, dans le centre de la Syrie. Selon le responsable syrien, «tous ceux qui se sont réunis à Doha ont du sang syrien sur les mains», les accusant d'être «des agents d'Israël». Il a rendu hommage en revanche à l'Iran, allié régional indéfectible du régime de Damas. «Nous n'oublierons jamais la position honorable de l'Iran qui s'est placé aux côtés de la Syrie. Nous avons des projets communs pour reconstruire ce que les saboteurs ont démoli» en Syrie. Pour M.Mouallem, la présence de l'Iran à la conférence de Genève 2, prévue dans les prochains mois, «est très importante». Interrogé sur la situation au Liban où des violences meurtrière liées au conflit en Syrie ont éclaté à Saïda dans le sud Liban, M.Mouallem a exprimé l'espoir que «l'armée libanaise tranche la situation à Saïda afin de donner une leçon à ces terroristes», en allusion à un chef radical sunnite hostile au Hezbollah. M.Mouallem a enfin critiqué l'envoi d'un mémorandum sur «les violations syriennes au Liban» adressé à l'ONU par le président libanais Michel Sleimane. «C'est un acte inédit dans l'histoire des relations» entre le Liban et la Syrie, a relevé M.Mouallem, dont le pays est une ancienne puissance de tutelle au Liban.