De longues années de lutte antiterroriste ont forgé les troupes algériennes «La lutte contre le terrorisme exige la conjugaison des efforts et la convergence de toutes les bonnes volontés qu'elles soient issues de la région ou en dehors», a indiqué Rezag Bara. «Ne pouvant être considéré comme un phénomène national ou local, ni dans ses motivations ni dans ses implications, le défi du terrorisme au Sahel implique, à l'instar des autres formes de criminalité transfrontalières auxquelles il est étroitement lié, une coopération entière et transparente sous-tendue par la volonté politique ferme et sincère.» Une telle déclaration a émané du conseiller auprès du président de la République, Rezag Bara. Celle-ci laisse entendre effectivement que la position algérienne dans la lutte contre le terrorisme est implacable. La lutte contre le terrorisme doit se concrétiser par une pléiade de mesures à entreprendre dont la concertation et d'échanges pour renforcer la solidarité, l'unité d'action, mais aussi une certaine cohésion dans la lutte contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier. D'autant, a expliqué Rezag Bara, que «des groupes terroristes ont tenté d'exploiter les faiblesses structurelles des pays de la zone pour les déstabiliser en multipliant les attaques, prises d'otages, et violations majeures des droits humains des populations civiles et communautés locales». «Le développement préoccupant du pouvoir occulte du crime transfrontalier organisé est devenu un facteur d'insécurité globale menaçant la stabilité et la cohésion sociale de l'ensemble des pays de notre région», a ajouté le conseiller auprès du président de la République. Pour ce dernier, les suites du terrorisme sont irrémédiables. Il s'agit «de la complexité qui caractérise aujourd'hui la problématique sécuritaire». Les facteurs ayant contribué à l'implosion du terrorisme sont identifiés, mais les recommandations sont, tout aussi. Rezag Bara dira, dans ce chapitre bien nommé, que «la lutte contre le terrorisme passe nécessairement par l'élimination des fléaux dont il se nourrit, notamment la pauvreté, l'exclusion et les déficits de gouvernance». Ceci, a ajouté Rezag Bara, «exige la conjugaison des efforts et la convergence de toutes les bonnes volontés, qu'elles soient issues de la région ou en dehors». Les pays du Sahel traversent une période marquée par d'importantes évolutions depuis que des groupes terroristes se sont déployés dans le nord du Mali. Rezag Bara dira dans ce cadre que «la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, chargée d'accompagner à compter du 1er juillet 2013, la transition dans ce pays doit bénéficier de tout notre soutien». Cette autre déclaration est révélatrice de la nécessité de converger les efforts pour juguler le terrorisme. Les mêmes visions sont partagées par le Coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Giles Kerchove, qui a, en marge de la réunion du bureau du groupe de travail sur le Sahel, plaidé pour une coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme. Et ce dernier d'expliquer que «cette lutte doit passer par le développement commun des moyens». Cette coopération, se traduit, a-t-il expliqué «par la bonne gouvernance, la lutte contre le chômage, question d'épargner aux jeunes de sombrer sous le discours intégriste des terroristes». L'Algérie a affirmé Giles Kerchove, «joue un rôle central dans la lutte contre le terrorisme vu ses moyens militaires et financiers». Pour sa part, le directeur du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert), M.Francisco Caetano José Madeira. Dans une déclaration à la presse, en marge de la deuxième réunion du Groupe de travail régional sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste au Sahel, le responsable du Caert a souligné que «l'Algérie a une vision claire de ce qu'il faut faire face à ce fléau et toute la région s'imprègne de son expérience de lutte contre le terrorisme». Dans cet ordre d'idées, il a exprimé sa satisfaction quant à la décision du «Groupe des huit» (G8) rejetant le paiement de rançons aux groupes terroristes. Le représentant spécial de l'Union europeenne pour le Sahel, M.Michel Reveyrand de Menthon, a affirmé que l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme doit servir aux autres pays. «Nous souhaitons que l'Algérie continue à jouer son rôle de puissance régionale. La communauté internationale doit tirer profit des succès et de l'expertise algérienne dans ce domaine», a indiqué le représentant spécial de l'UE, à la presse, en marge des travaux de la 2e réunion du groupe de travail sur le Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme. La coprésidente du groupe de travail Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme, la Canadienne Sabine Nolke, a déclaré que l'attaque contre le complexe gazier de Tiguentourine dans le Sud algérien illustre de la manière la plus brutale le défi à relever en matière de lutte contre le terrorisme. Intervenant à l'ouverture de la deuxième réunion de ce groupe de travail coprésidé par l'Algérie et le Canada, Mme Nolke, représentante du ministère canadien des Affaires étrangères, a souligné que «cet attentat lâche visant le complexe gazier de Tiguentourine, dans la wilaya d'Illizi, illustre de la manière la plus brutale le défi à relever qui est d'une dimension mondiale».