Voici une excellente initiative, mais quelles garanties sont prises pour éviter la restauration manquée de La Casbah? Coïncidant avec la journée nationale de La Casbah, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, accompagné de Khalida Toumi, ministre de la Communication et de la Culture, ont donné ce lundi le coup d'envoi pour la restauration de la prestigieuse villa Mahieddine sise à Sidi M'Hamed, qui abritera désormais le centre du patrimoine immatériel. Cet espace convivial portera le nom de feu El Hadj M'Hamed El Anka. Devant l'assistance très ferme quant aux délais de la réhabilitation de ce site datant selon les historiens du XVIIIe siècle, le chef du gouvernement a expliqué aux responsables chargés du patrimoine qu'il ne souhaiterait pas que l'on parle de délais lorsqu'il s'agit d'accomplir un travail artistique et a précisé que «sans douter des compétences algériennes, si cela nécessite de faire appel aux étrangers nous le ferons. Il n'y a aucune honte à cela». Citant l'exemple de la cité du Millénaire à la Casbah et le retard excessif concernant sa réhabilitation, Ahmed Ouyahia a lancé (implicitement) un avertissement à l'adresse des agents chargés de ce projet en les prévenant que «je ne veux pas que le coup du palais du Bey se répète, il faut que cela soit une restauration de la mémoire des Algériens». Par ailleurs, ce centre d'une superficie de 7500 m² (s'il n'est pas renvoyé aux calendes grecques) sera doté de tous les équipements nécessaires: un studio d'enregistrement, une salle consacrée aux archives de bande sonore de films, un atelier de conservation et de restauration de supports d'enregistrement, un autre atelier réservé à la réparation et à la fabrication d'instruments de musique, un laboratoire de recherche (musicologie, et d'ethnomusicologie, éthnolittérature, ethnolinguistique, anthropologie religieuse), savoir-faire traditionnel, un théâtre en plein air, cela parmi les projets les plus importants du site. Selon M.Dahmani, membre du bureau d'études, l'enveloppe globale du projet est estimée à 155 millions de dinars. Les délais sont fixés à 36 mois. Toutefois, la question qui se pose et doit être posée est de savoir si enfin, des leçons ont été tirées des expériences passées. Autrement dit, une fois les festivités passées, prestige de l'uniforme oblige, a-t-on réellement la volonté d'aller jusqu'au bout? En plus clair, quelles sont les garanties pour justement éviter la même erreur, qui s'est produite au niveau de la Casbah, -classée patrimoine mondial par l'Unesco- ne se répète pas pour la villa Mahieddine? L'argent a été dilapidé mais point de restauration.