L'Union européenne a exprimé hier sa «préoccupation» après les accusations d'espionnage des communications par le Royaume-Uni, et demandé des explications «très urgentes» aux autorités britanniques. «J'ai envoyé une lettre au ministre britannique des Affaires étrangères William Hague pour exprimer ma préoccupation et demander des clarifications», a déclaré la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding, lors d'un point de presse. «J'ai demandé une réponse très urgente d'ici la fin de la semaine», a-t-elle ajouté. Mme Reding a détaillé quatre questions: «quelle est l'étendue du programme? Est-il limité à des cas individuels? Les données restent-elles au Royaume-Uni? Quelles sont les possibilités d'une rectification pour les citoyens britanniques et européens?» Samedi, l'ex-consultant informatique de l'agence de renseignement américaine, Edward Snowden, avait dévoilé des documents selon lesquels les services britanniques de renseignement ont accès à des câbles à fibres optiques qui en font un acteur majeur dans la surveillance des communications mondiales. La ministre allemande de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, avait alors déclaré que si ces accusations se confirmaient, ce serait «une catastrophe», évoquant «un cauchemar à la Hollywood». Pour Mme Reding, cette nouvelle affaire est un «signal très clair que nous avons besoin de trouver le bon équilibre entre la protection des données et le traitement des données personnelles pour des raisons de sécurité». Au début du mois, les Etats membres de l'UE avaient retoqué un projet de réglementation présenté par Mme Reding pour renforcer la protection des données face à l'essor de l'Internet, divisés entre ceux qui le trouvaient trop pénalisant pour les entreprises et ceux qui demandaient plus de protection pour les citoyens.