Les travailleurs se sentent lésés par ce marché de dupes «Si Michelin veulent quitter l'Algérie, qu'ils quittent (...) et si leur intention est de trouver un partenaire, qu'ils trouvent un autre que Rebrab qui veut prendre le terrain pour en faire un dépôt pour la distribution de ses sucreries...» Mécontents, se sentant trahis, les travailleurs de Michelin s'en remettent au premier magistrat du pays. Dans leur missive au président de la République, ces travailleurs rappellent qu'ils ont signé un accord de partenariat industriel et commercial avec le groupe Cevital qui entrera dans le capital social de Michelin Algérie à hauteur de 67% et Michelin conservera temporairement les autres 33% des parts jusqu'à l'arrêt de la fabrication prévu fin 2013. Ils rappellent également qu'à terme, Cevital détiendra l'intégralité du capital de la société Michelin Algérie. Or tout cela n'est que ««mascarade et cafouillage» de la part de Michelin Algérie, car expliquent-ils, «en aucun cas il s'agit d'un accord de partenariat, en réalité qui dit partenariat, dit continuité de l'activité industrielle, chose qui ne se fera jamais de la part de Michelin Algérie, ni encore du groupe Cevital». Pour ces travailleurs, «il s'agit purement d'un plan social appelé par Michelin et Cevital reconversion, quel mensonge!». Ils expliquent dans la même lettre qu'en s'associant avec Cevital, Michelin voulait en réalité garder son image de marque et trouver une issue de sortie sans grands dégâts pour elle. Pour les travailleurs, le deal est donc clair: «Michelin a trouvé en Cevital une caution idéale pour la fermeture de son usine.» Mais pour quelle contrepartie? Les travailleurs expliquent dans leur lettre au chef de l'Etat: Cevital rachètera le site de Bachdjerah dans la superficie fait plus de 28 hectares. «Il est clair que Issaad Rebrab saute sur cette occasion qui est pour lui l'affaire du siècle, le rachat du site de Michelin Algérie à un prix plus que dérisoire, en contrepartie Cevital s'engagera à les aider à quitter l'Algérie avec l'aval des autorités». Courroucés par une pareille transaction. Ces travailleurs s'insurgent: «La honte pour Michelin: sacrifier 600 employés en leurs proposant des indemnités de départ appelées dans leurs communiqué mesure d'accompagnement. La honte pour Cevital qui annonce à la presse que les employés de Michelin Algérie allaient être intégrés dans les différentes filiales de Cevital», avant de s'interroger: «Mais de quelle intégration parlons-nous?». Pour preuve que les travailleurs de Michelin n'iront jamais travailler à Cévital, les protestataires exhibent une copie de lettre de Michelin Algérie qui a été transmise à l'inspection du travail avec les indemnités proposées aux travailleurs. Il faut souligner par ailleurs, que Michelin veut garder son business en imposant à ses équipes de travailler et de vendre impérativement ses produits aux couleurs de Cevital pour la distribution des pneus ou prendre la porte. Pour toutes ces raisons, les travailleurs protestataires ont appelé le président de la République à intervenir dans les plus brefs délais afin de démasquer leur plan au détriment des travailleurs, «car le plus important à nos yeux, est le maintien de l'activité industrielle», «si Michelin veulent quitter l'Algérie, qu'ils quittent mais ils n'ont qu'à laisser l'outil industriel et si leur intention est de trouver un partenaire, qu'ils trouvent un autre que Rebrab qui veut à tout prix prendre le terrain pour en faire un dépôt pour la distribution de ses sucreries ou autres produits qui augmentent la facture d'importation de l'Algérie». Dans cette même lettre, ils ont informé que «Cevital et Michelin ont précipité la transaction entre leurs deux sociétés pour le 15 Juillet 2013, et ceci par crainte que l'Etat s'oppose à leurs manigances et par crainte des employés de faire grève».