Depuis sa nomination à la tête du département de l'éducation nationale, le successeur d'Aboubakr Benbouzid, s'est superbement illustré par son absence. Hormis l'illusoire mise en place d'ateliers pour réformer les réformes de son prédécesseur, le tout nouveau ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, semble s'embourber encore davantage dans un secteur qui le dépasse littéralement. Le scandale de la triche au baccalauréat, n'est en réalité que la face visible de l'iceberg, puisqu'il ne peut pas se voiler la face. Outre la responsabilité des candidats, la faute incombe également aux responsables du secteur. Ces derniers, au lieu de faire montre de fermeté face à un phénomène qui risquait de mettre le feu aux poudres, allant jusqu'à mettre en péril la stabilité du pays, s'étaient montrés plutôt complaisants, voire même complices dans certains cas. D'ailleurs, à en croire le directeur de l'Office national des examens et concours (Onec) plusieurs responsables ont fait l'objet de sanctions à travers le pays. Ce qui, encore une fois, n'a pas été porté à la connaissance de l'opinion publique. Au point où certains syndicats d'enseignants craignent que cela prenne l'allure d'un règlement de comptes. Ainsi, et dans une conjoncture empreinte de confusion et de tension, l'heure doit être à la retenue de part et d'autre. Si les candidats «tricheurs» ne doivent pas échapper à la sanction, d'autant plus que les responsables de l'Onec affirment détenir des preuves, des responsables doivent être également sanctionnés. Pour que de tels scandales ne se rééditent, il faut à tout prix revoir de fond en comble les programmes scolaires, réformer les méthodes pédagogiques et surtout assurer une formation de qualité aux futurs enseignants. Enfin, il est à se demander quand cessera-t-on de faire du système éducatif un terrain pour des expériences stériles et abrutissantes, au lieu de confier cette mission à des cadres compétents. A commencer par le premier responsables du secteur. Il y va du devenir de générations entières.