Les enseignants correcteurs, affiliés au Conseil des lycées algériens (CLA),et rattachés au centre Ahmed-Zabana à Alger, ont débrayé hier durant deux heures pour protester contre les conditions de travail. Joint par téléphone, le secrétaire général de ce syndicat autonome a confirmé les faits tout en précisant que le cas n'est pas spécifique à Alger mais concerne plusieurs wilayas où des enseignants correcteurs des épreuves du baccalauréat se sont plaints des conditions de travail et de prise en charge. «Des cas similaires ont été enregistrés à Chlef et à Tipasa. Il est malheureux d'exiger un travail de qualité à un enseignant qui travaille dans une fournaise et qui ne bénéficie même pas d'une bonne prise en charge en matière de restauration», affirme-t-il. Pour lui, l'action du CLA s'inscrit également dans le souci de préserver la dignité des enseignants. «Des enseignants-surveillants ont été malmenés et certains ont même été agressés physiquement lors du scandale des épreuves de philosophie. Nous avons exigé de la tutelle de prendre ses responsabilités et de sanctionner les candidats qui se sont rendus coupables de tricherie. Or, nous avons constaté que la tutelle a botté en touche en chargeant l'Office national des examens et concours (Onec), de mener une enquête. Quelle autorité a-t-il pour mener cette enquête et surtout pour sanctionner les coupables ? Le ministère doit prendre ses responsabilités au lieu de cette fuite en avant», dira-t-il. Des enseignants que nous avons approchés disent observer un wait and see, en attendant les conclusions de l'enquête engagée par l'Onec. Tous les syndicats autonomes du secteur de l'Education nationale affirment qu'ils attendent de la tutelle une réaction à la mesure de la gravité des faits reprochés à certains candidats. «La paix sociale ne s'achète pas par une injustice faite aux enseignants victimes de la tricherie à ciel ouvert de certains candidats. Nous attendons des mesures énergiques pour rétablir la dignité des enseignants maltraités», dira un représentant du Syndicat national des professeurs de l'enseignement scientifique et technique (Snapest). Notre source ne manquera pas de souligner que des enseignants envisagent des dépôts de plainte contre X pour outrage et voies de faits. Dans le même cadre, des sources dans certaines directions de l'Education confirment que les listes où se sont produits les faits les plus graves sont consignées. «Nous ne pouvons pas sanctionner tous les candidats. Les cas avérés sont répertoriés et nous attendons les conclusions de l'enquête de l'Onec pour prendre les mesures qui s'imposent. On ne peut nier le droit de l'enseignant au respect durant l'exercice de ses fonctions», affirment-elles. Et en attendant, les syndicats maintiennent leur pression sur la tutelle pour l'amener à prononcer des sanctions à la mesure de la gravité des faits reprochés à certains candidats : «Il y va de la crédibilité de l'examen, des institutions et de la dignité des enseignants-surveillants malmenés dans certains centres», notent nos sources.