Le coordinateur national du parti, Abderahmane Belayat, a répondu hier à l'attaque de Boumehdi, président du bureau de la 6e session du comité central, en l'accusant «d'alimenter les divergences». Nouveau rebondissement dans la crise du FLN. Le conflit entre les redresseurs et la direction du parti se corse. Au lieu de se rapprocher davantage pour faire la paix, les militants du vieux parti échangent des tirs croisés. Le coordinateur national du parti, Abderahmane Belayat, a répondu hier à l'attaque de Boumehdi président du bureau de la 6ème session du comité central. «Je n'ai pas usurpé la fonction, je ne me suis pas autoproclamé», a répliqué Belayat en précisant qu'il n'a pas de prétention pour le poste de secrétaire général. Joint par téléphone, ce responsable explique que sur le plan organique, le parti ne peut pas rester en situation de vacance et que l'article 9 du règlement intérieur définit clairement que c'est le plus âgé du BP qui prend en charge la gestion des affaires du parti. M.Belayat rappelle, que lors de la dernière session du comité central, M.Boumehdi l'a sollicité pour clôturer la session. «Pourquoi m'a-t-il sollicité si le bureau politique n'existait pas?», se demande M.Belayat qui s'interrogeait sur l'étrange réaction de M.Boumehdi. «Je n'ai jamais dépassé mes limites», a-t-il assuré en précisant que sa mission était de veiller à la gestion des affaires du parti et de rassembler la famille FLN pour tenir le comité central. Si cette réunion n'a pas encore eu lieu, c'est à cause de divergences au sein du comité. «Il y a des divergences et des antagonismes au sein du comité central dont une partie est représentée par M.Boumehdi», a proprement dit M.Belayat en accusant ce dernier «d'alimenter les divergences». Le coordinateur du BP affirme qu'il tente de rassembler les uns et les autres avant de convoquer le comité central. «Je ne peux pas m'aventurer à la réunion du comité central», a-t-il affirmé. Dans une lettre publiée, hier, le président du bureau de la 6e session du comité central, Ahmed Boumehdi a dénoncé les agissements de M.Belayat. M.Boumehdi accuse directement M. Belayat d'être derrière la paralysie du parti. «Le bureau de la session condamne avec fermeté les attitudes et les agissements de M.Belayat Abderahmane, particulièrement l'usurpation de la qualité de secrétaire général et ses tentatives répétées visant à entraver la reprise des travaux de la session du comité central», indique M.Boumehdi dans sa correspondance. Ce dernier porte la responsabilité de la situation du parti au coordinateur national du parti: «L'autoproclamé coordinateur du résidu de ceux qui ont causé la crise interne du parti, se démêle dans des pratiques n'ayant pour objectif de faire perdurer l'état de vacance et attiser la discordance dans les rangs des militants et l'affaiblissement de la place et du rang du parti», précise, le président du bureau. Or, pour les membres du comité central ce bureau n'a pas vu le jour. «Ce bureau n'existe pas», a soutenu M.Assas, membre du comité central. «Le bureau n'a pas été agréé lors de la 6ème session du comité central. Personne n'a voté pour, alors sur quelle base il se manifeste?», s'est-il exclamé. M.Assas explique que l'article 9 du règlement intérieur est clair et que M.Belayat n'est pas en situation irrégulière. Devant cet état de fait, il y a lieu de reconnaître que la crise au sein du parti promet encore de nouveaux bouleversements dans les prochains jours. Cinq mois après l'éviction de Belkhadem, le parti se retrouve divisé et sans tête.