L'Inde pour faire rêver Le directeur des Les Bollywood Masala Orchestra a indiqué «être très au fait de l'évolution de la chanson algérienne représentée dignement par Idir, Cheikh Sidi Bémol, Khaled». Ne dit-on pas que l'art bafoue toutes les frontières et les barrières? Cette maxime a trouvé un terrain d'application dans la ville qui continue à vibrer sous les rythmes des cultures internationales, l'animant dans le cadre des festivités de la dignité organisée par la commune d'Oran. Mardi soir, et pour la première fois, les Bollywood Masala Orchestra-Spirit Of India ont «embarqué» les spectateurs, venus en force, au Théâtre de verdure d'Oran, dans un voyage lyrique dans le Nord de l'Inde, du Rajasthan au Murribai (Bombay). 18 artistes sur scène, musiciens, chanteurs, danseuses, acrobates, cracheurs de feu, tous professionnels, venus de l'Inde ont subjugué les présents lorsqu'ils ont présenté et représenté à Oran l'Inde d'hier et d'aujourd'hui, et dans toutes ses couleurs. Les artistes des Bollywood Masala Orchestra-Spirit Of India, ambassadeurs de la culture du Rajasthan à travers le monde, ont donné plus de 1 000 concerts dans près de 70 pays au cours des 10 dernières années. Des confins du monde, Dhoad a rapporté de ses voyages une musique enivrante et subtile empreinte des sons des autres pays que le groupe a traversés et qui se marie harmonieusement aux sons des instruments traditionnels assaisonnés à la modernité leur incluant le cuivre, claironnes, trompettes et saxophones. Les Bollywood Masala Orchestra-Spirit Of India sont aujourd'hui la référence internationale de la musique du Rajasthan. Dans sa rencontre avec les journalistes, le directeur du groupe, Raïs Barti, a indiqué qu'«il est très chanceux que sa troupe ait pu se retrouver face-à-face avec le public algérien». Ne manquant pas de diplomatie vers l'Algérie, il a ajouté en déclarant «être très au fait de l'évolution de la chanson algérienne représentée dignement par Idir, Cheikh Sidi Bémol, Khaled et tant d'autres comme ceux du chaâbi». Une autre troupe folklorique venue de Béchar et très précisément de Kenadsa, a, quant elle, su transformer la deuxième soirée à son profit en captant les regards des présents. Il s'agit du groupe Ferda qui n'est pas passée inaperçu lorsqu'ils ont immortalisé, encore une fois, leur célèbre qassida dédiée au saint Sidi Ben Bouziane. Cette oeuvre repose sur la force d'interprétation vocale mélangée aux sonorités locales. Les grands maîtres d'El Ferda de la Saoura furent jadis des cités glorieuses dans le sud algérien. De ce prestigieux passé résiste un patrimoine artistique extraordinaire, El Ferda. Une musique basée sur des romances qui se particularise des autres traditions maghrébines par la richesse de ses modes et la diversité de son répertoire. Le récepteur ou l'auditeur est bercé par les chants soufis, le medh ou le haouzi, tantôt secoué par la puissance des rythmes africains, diwane, gnaoui ou hadra. Son interprétation est souvent en choeur qui s'ajoute à une chorégraphie agrémentée par le jeu de clappes, notamment en fin de spectacle. Goumbri, djembé, derbouka, violon, luth, bendir et banjo sont, entre autres, les instruments qui accompagnent cette musique ancestrale née et grandi dans un lieu mythique avant son exportation vers d'autres cieux abritant une forte communauté algérienne comme l'Europe et le Canada. La troupe El Ferda a transporté, pour une deuxième fois, cette féerie à Oran. La deuxième soirée du festival de la dignité, s'est illustrée par le maillage de tous les styles musicaux, a vu la participation en force de la chanson oranaise représentée dignement par Baroudi Bekheda et Maâti El Hadj. Le premier, forcené du chant authentique a ressuscité l'hymne dédié aux baroudeurs et a interprété S'hab El Baroud tandis que le deuxième a rendu hommage à son maître, le défunt Ahmed Wahbi, en éternisant la chanson Fat Lifat (le passé est passé). Le duo Oulhaci-Samia Benabi a rendu hommage à la défunte Ouarda El Djazaïria en chantant sa célèbre chanson intitulée Aïd el Karama. Ces derniers ont tous été accompagnés par l'orchestre guidé par Kouider Berkane.