Que ce soit sur la Toile ou dans la rue, les Algériens s'accordent à dire que les événements en Egypte ont montré aux yeux du monde la pertinence de la suspension du processus électoral en Algérie. Vingt et un ans après l'arrêt du processus électoral en Algérie, les événements en Egypte viennent confirmer la justesse de cette décision de suspendre le processus électoral qui allait mener les islamistes radicaux du Front islamiste du salut (FIS) dissous au pouvoir. La destitution du président Morsi, mercredi dernier, vient rappeler avec force, la clairvoyance de l'ANP. Les généraux algériens font des émules. En effet, la décision des militaires égyptiens de déposer le président islamiste Mohamed Morsi du pouvoir nous replonge, 21 ans en arrière. Le chaos de l'ouverture de 1989, l'agrément du FIS dissous, la dissolution de l'Assemblée et sa démission, et l'arrêt du processus électoral en 1992 ont des points de ressemblance avec ce qui se passe en Egypte. Cela démontre, ni plus ni moins, que l'Algérie est un cas d'école. Elle a marqué l'histoire des nations en posant un problème strictement philosophique avec l'arrêt du processus électoral. Le 26 décembre 1991, l'ex-FIS bombait le torse, il venait de rafler la mise aux élections législatives en gagnant 188 sièges sur les 231 que comptait alors l'Assemblée algérienne. La question qui se posait alors était: que faire? Laisser des intégristes islamistes prendre démocratiquement le pouvoir et l'exercer? Les démocrates peuvent-ils légitimement refuser le droit de porter sur le trône des obscurantistes qui ne reconnaissent que la tranchante loi du sabre? La question ne sera jamais tranchée. Mais ce qui vient de se passer en Egypte apporte quelques éclaircissements... Les Egyptiens ont laissé leurs islamistes qui sont des enfants de choeur par rapport aux radicaux algériens de l'époque, prendre le pouvoir. En moins d'un an, on a vu tout ce que le gouvernement Morsi a fait subir au peuple égyptien. Il a été contraint à une seconde révolution pour arriver à se débarrasser de la dictature islamiste. Il aura fallu une seconde révolution pour se «débarrasser» de la dictature islamiste qui était en train d'imposer Morsi et sa secte des Frères musulmans. Cela alors qu'ils prônent le soi-disant «islamisme light». Alors on ne peut qu'imaginer ce que cela aurait été en Algérie où le FIS-dissous, appelé fièrement islamisme radical, où tout était fondé sur «layadouze»! L'histoire vient donc conforter l'armée algérienne dans cette décision salutaire pour le pays. Cette évidence enflamme la rue algérienne et les réseaux sociaux. Sur la Toile ou dans la rue, les Algériens s'accordent à dire que les événements en Egypte ont montré aux yeux du monde la pertinence de l'arrêt du processus électoral en Algérie. «Merci M.Morsi de rendre un grand service aux patriotes algériens qui n'ont pas été compris - parfois à dessein -, par les opinions occidentales et arabes, quand ils dénonçaient le vrai visage de ceux qui voulaient arriver au pouvoir par le biais de l'Islam politique. Merci M.Morsi de démontrer à la planète entière que la légitimité par les urnes n'est pas une fin en soi. Parce que la démocratie c'est la liberté et que celle-ci est sacrée. (..) Hitler aussi est arrivé par les urnes, tout comme Mussolini. Merci Morsi, vous prouvez, une fois encore, que l'Islam politique est une immense supercherie, et que même les bons musulmans ne vous suivront pas. dans votre stupidité en créant la fitna au sein de votre peuple (...). Exactement comme le FIS qui diabolisait les gens et appelait l'Etat, ́ ́taghout'' (...)». C'est une partie d'un message qui a fait le «buzz» sur la Toile. Posté par un certain Mohamed. B, ce message résume parfaitement les sentiments des Algériens par rapport à l'éviction, par l'armée égyptienne, de Mohamed Morsi de la présidence de l'Egypte. «Ouff!!!Heureusement pour l'Egypte que nos généraux ont montré la voix aux leurs en ayant eu le courage d'arrêter le processus électoral en 1992. Sinon cela aurait été la fin de nos deux grands pays», est le Tweet posté par Badouche. «21 ans après, l'armée égyptienne donne raison à son homologue algérienne. Elle a compris que la méthode algérienne était la seule solution pour sauvegarder son pays», affirme, pour sa part, Boussad, retraité, qui se souvient encore de ce terrible épisode du pays. Rencontré à la terrasse d'un café, notre ami à la retraite se souvient également de la réaction des étrangers quant à cette décision de suspendre le processus électoral. «Les critiques fusaient de partout. Les étrangers voulaient qu'on respecte la 'démocratie''. Mais y a-t-il une démocratie avec ces obscurantistes? L'Egypte nous donne la réponse...», ajoute-t-il. Yasmina, elle, n'y va pas par quatre chemins. Elle félicite les Egyptiens pour leur victoire contre l'extrémisme religieux. «Mabrouk à l'Egypte qui s'est enfin rendue compte du danger de l'islamisme politique. L'Islam est dans nos coeurs, c'est notre religion que l'on ne doit absolument pas salir avec la politique. Comme nos généraux, les vôtres l'ont enfin compris et ont eu le courage de remettre le pays dans le droit chemin. Ne vous inquiétez pas, on a vaincu le FIS. Vous allez vaincre les Frères musulmans...», conclut cette dame rencontrée dans les artères de la capitale. L'arrêt du processus électoral qui restera donc dans les annales comme un cas d'école, aura sauvé l'Algérie et l'Egypte...en attendant d'autres pays.