Le candidat du FLN à la présidentielle, a rencontré, hier, la communauté algérienne de la région lyonnaise. Cette rencontre, intervenant après le périple de Bruxelles, s'inscrit dans le cadre de la pré-campagne électorale que mène M. Benflis en Europe occidentale. Se voulant une «force de changement efficace», l'ex-chef de gouvernement a exploité la série de meetings sans interruption pour expliquer les lignes directrices de son programme présidentiel. «C'est au nom du changement que je suis là, porteur d'un projet national rénové et d'un dessein à la mesure de notre pays et animé d'une volonté inébranlable de ne pas laisser l'Algérie sombrer dans l'archaïsme et la régression», a clamé Benflis lors de son meeting de Charleroi. Le même appel a été réitéré devant l'assistance lyonnaise. Concrètement, Benflis a fait sien le slogan qui s'est imposé, ces derniers temps, dans le vocabulaire politique national : combattre la hogra. Il a promis de tordre le cou aux «populisme, l'autoritarisme et le pouvoir personnel instaurés par l'actuel chef de l'Etat». Toujours sur le plan politique, le principal rival du candidat-président s'est engagé à mettre un terme à la répression pour qu'il n' y ait plus de «Printemps noir», à consacrer le pluralisme politique et le droit d'expression afin «que jamais plus on ne fasse fouiller leurs (les citoyens ndlr) véhicule pour essayer de trouver l'arme du crime, en l'occurrence un ouvrage qui n'a commis, lui, qu'un seul crime, celui de ne pas être au goût du prince du moment». Il s'est dit également prêt à introduire de profondes réformes au niveau de l'administration, les médias publics et toutes les institutions de l'Etat. En ce qui relève du domaine économique, Benflis a fait le choix «d'une démarche économique novatrice qui permettra à l'économie algérienne de prendre un nouveau départ et de s'intégrer avantageusement aux nouveaux mécanismes de l'économie mondiale». Sur ce chapitre, il a pris à témoin la communauté à laquelle il s'est adressé pour mieux convaincre de l'efficience de sa vision: «vous qui vivez au coeur et au centre de l'Europe et qui voyez chaque jour sous vos yeux naître une Europe unifiée aujourd'hui par l'économie et la monnaie et demain peut-être par la défense et les institutions». Les évènements de Sfax ont été, aussi, mis à profit par le patron du FLN. Ils étaient doublement exploités. D'abord en insistant sur le «mépris» des hautes autorités nationales affiché à l'encontre des supporters algériens, puis en intégrant dans son programme les doléances de cette frange se trouvant dans le trente-sixième dessous. «Faire le pari du changement, c'est être des Algériens et des Algériennes vivant en Belgique ou ailleurs mais toujours respectés et considérés, car appartenant à un Etat qui aura adopté la bonne gouvernance comme mode de gestion, un Etat respecté par ses partenaires et écouté dans le concert des nations», a soutenu Benflis. Tout cet empressement relève, semble t-il, d'une stratégie de campagne basée sur l'émulation. Au moment où Bouteflika s'affaire à sillonner le pays de bout en bout, son chef de campagne en 1999 parcourt les contrées occidentales à la rencontre des «électeurs» algériens dont le poids électoral aura son pesant en voix le 8 avril.