16h. La salle où doit se tenir son meeting est pleine de monde. Il y a plus de 700 personnes. Le public attend M.Benflis avec impatience. Dans la salle, il y a des sympathisants, des militants du FLN, mais surtout de simples citoyens algériens, des hommes, des , des jeunes, des enfants venus de la région lyonnaise, mais aussi d'autres régions et de Suisse pour écouter ce que M.Benflis propose pour l'Algérie et le peuple. De nombreuses personnes tiennent dans leurs mains des panneaux sur lesquels sont écrits «Benflis président». Un écran géant diffuse des photos de M.Benflis retraçant son parcours politique. Sont présents dans la salle les responsables du «Collectif des Algériens de France», national dirigé par M.Dahmane, et régional dirigé par M.Attalah. Ce sont eux qui s'occupent de la campagne de M.Benflis en France. Il y a aussi les députés représentant la communauté algérienne de France: M.Kamel Sanhadji, Mme Fella Hamlil, tous deux députés FLN, et M.Merrouche, député indépendant, ne faisant pas parti du FLN, mais qui soutient la candidature de M.Ali Benflis. Il est à remarquer que sur les quatre députés de la communauté algérienne de France, trois soutiennent M.Benflis. Pour M.Sanhadji, M. Benflis est un fils du peuple, un homme d'Etat imprégné de la réalité, de la justice, du droit, de la liberté d'expression, respectueux de la Constitution et du peuple. Dans la salle, il y a aussi M.Aït Ouazou, représentant du FLN en France. Parmi les médias, il y a la chaîne satellitaire Al Arabya, la chaîne française France 3, Europe 1, le journal régional Le Progrès. 16h15. M.Benflis arrive dans la salle sous la chanson de Mazouni «Votez Benflis». Il a du mal à se frayer un chemin pour passer tant il est entouré par les Algériens qui sont nombreux à vouloir le toucher, lui parler. Il est accueilli dans une ambiance surchauffée par des youyous, des applaudissements, des «Benflis président» Des enfants lui souhaitent la bienvenue en lui remettant des bouquets de fleurs. Les gens se lèvent pour écouter l'hymne national. Tour à tour, M.Dahmane, Mme Hamlil et M.Kamel Sanhadji prennent la parole. Quand M.Benflis se lève pour prendre la parole, un tonnerre d'applaudissements et des «Benflis président» sont scandés dans la salle. Tout au long de son discours, ces slogans seront répétés. M.Benflis expose les grandes lignes de son programme (démocratie, Etat de droit, liberté d'expression, justice, l'emploi, la femme, la jeunesse...). Il s'engage, s'il est élu, à réaliser les 100 propositions qu'il soumet aux Algériennes et aux Algériens. Il abordera plusieurs points importants à ses yeux qui ont été instrumentalisés par le président: la démocratie, la liberté d'expression, la liberté de la presse, l'indépendance de la justice... Il dit aux Algériennes et aux Algériens: «Mettez fin à cela!». Il dit que M.Bouteflika n'a pas respecté la Constitution et le peuple. M.Benflis parlera de la jeunesse, des cadres compétents, intègres qui sont marginalisés, de la chasse aux sorcières, de la suspension des journaux, de la place importante qu'il accorde à la femme qu'il faut mettre en avant, des hommes et des de talent, compétents, résidant à l'étranger qui ont un savoir-faire dans différents domaines (scientifique, économique) et qui veulent en faire profiter l'Algérie. En regardant le public les yeux dans les yeux, il lui dit: «Je ne me tairai pas!», «Je n'ai pas l'habitude de baisser la tête!». Tonnerre d'applaudissements et de slogans «Benflis président». Il explique que les milliards distribués par M.Bouteflika, lors de ses tournées à travers le pays, échappent au contrôle du Parlement. Il estime que M.Bouteflika n'a rien fait durant son mandat et que ce n'est pas à quelques mois de l'élection présidentielle qu'il faut se mettre au travail. Il souligne que Bouteflika est un homme d'un temps révolu, car il n'accepte pas le multipartisme, l'indépendance de la justice, la liberté d'expression. M.Benflis fera remarquer qu'en tant que secrétaire général du FLN, il n'a pas accès à la télévision et aux radios publiques qui sont monopolisées par le président, alors que ce sont des médias du peuple algérien et qu'il n'y a donc pas que le pouvoir qui ait le droit de s'exprimer dans ces médias lourds. C'est en candidat décontracté, libéré que M.Benflis s'adresse à la salle. Il harangue les Algériens de la région lyonnaise, il leur dit: «Ne vous abstenez pas de voter. Pour déjouer la fraude, pour que votre voix soit respectée, restez près des urnes, dormez près d'elles, ne les quittez pas des yeux.» «Il est temps de s'entraider pour une Algérie démocratique, où règne la justice et le droit!». Il veut redonner l'espoir, il dit que l'espoir c'est la jeunesse. Visiblement ému par la sympathie et les gestes que lui manifeste la communauté algérienne, il lui dit: «Vous étiez dans mon coeur, vous l'êtes encore plus aujourd'hui.» La salle, touchée par cette phrase, applaudit et scande «Benflis président». A la fin du meeting, lors d'une brève rencontre, M.Benflis a donné pour le journal L'Expression son sentiment sur sa visite dans la région lyonnaise: «Je suis content de cette visite. Il y a beaucoup d'adhésion à mon programme. J'invite le peuple algérien à aller voter massivement aux urnes pour déjouer le complot qui consiste à faire un hold-up électoral. Le peuple doit prendre position pour ne pas accepter la fraude.» Sur la région Rhône-Alpes, la communauté algérienne est forte de plus de 100.000 personnes dont 70.000 électeurs. Elle peut avoir une influence importante sur le vote, comme ce fut le cas en 1995. La communauté algérienne de France votera-t-elle pour le maintien de Bouteflika ou pour un nouveau président? Nous le saurons le 8 avril. De notre correspondant à Lyon