Une position qui rejoint celle du groupe d'Abrika qui a déjà entamé sa campagne antivote. L'élection présidentielle semble diviser les antidialoguistes communément appelés groupe de Mechtras et tout porte à croire que ces «ultras» du mouvement se dirigent droit vers une inévitable implosion. En effet, contrairement à ce que l'on croit, les antidialoguistes dans leur grande majorité rejettent l'élection présidentielle. «Nous n'avons jamais dévié de la trajectoire du mouvement, et aujourd'hui encore nous restons fidèles à la résolution de Bechloul du 8 juin 2002 qui stipule qu'il n'y aura aucune élection en Kabylie sans la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur», nous dira Mohand Hachim, délégué des Ouadhias qui représente l'aile dure de ce groupe. Pour lui «aucun parti politique n'a le droit de dicter sa démarche à un mouvement transpartisan qui, à son tour, ne roulera pour aucun candidat». En même temps, le délégué des Ouadhias n'a pas manqué de récuser les contacts entrepris par certains délégués antidialoguistes avec des candidats à la présidentielle notamment, Saïd Sadi, Sid Ahmed Gholzali et Ali Benflis. «Ce sont des militants du RCD qui ne représentent qu'eux-mêmes et qui veulent saper tout le travail qu'on a mené jusque-là», martèlera en substance Mohand Hachimi. Dans ce sens, ils estiment que conformément à la résolution du conclave interwilayas de Makouda, l'aile antidialoguiste des archs confirme pour sa part «le rejet de l'élection présidentielle qui n'a pour objectif que la caution du système actuel et le renvoi aux calendes grecques de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur». Une position qui rejoint celle du groupe d'Abrika qui a déjà entamé sa campagne antivote. Une thèse que réfute le délégué des Ouadhias car, selon lui «ces gens-là sont en mission dictée par Ouyahia contrairement à notre groupe qui reste sur la ligne tracée depuis avril 2001». En attendant ce positionnement inattendu du groupe de Mechtras a fini par lui attirer les foudres des délégués proches de Sadi qui l'accusent d'être à la solde d'un mouvement qui prône l'autonomie de la Kabylie.