La remise sur rails du FLN est intimement liée aux préparatifs de l'élection présidentielle 2014. Selon des observateurs, c'est la période des grandes manoeuvres au FLN. Après la crise latente qui a duré longtemps, Belayat dispose d'une feuille de route qu'il devra faire respecter par l'ensemble des membres du comité central, l'instance qui validera la candidature ou le soutien du parti. Alors que huit mois seulement nous séparent de cette échéance, le FLN semble être toujours coincé et même en pleine tornade du processus de succession qui s'ébranle. Le président du groupe parlementaire, Tahar Khaoua, qui ne veut en aucun cas céder sa place, a réagi plus vite que le bureau politique du parti, à l'annonce du retour du chef de l'Etat à Alger. M.Khaoua, qui se dit «victime de la chasse aux sorcières des partisans de Ali Benflis au sein du BP», a voulu marquer des points contre eux. Tel qu'il est catalogué par M. Khaoua, le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat roulerait pour le compte de l'ex-chef du gouvernement en perspective de la présidentielle prochaine. Il est ouvertement accusé par M.Khaoua de mener une chasse contre les proches de Bouteflika. Illustrant sa descente aux enfers, le parti a rendu publics deux communiqués distincts en réaction à l'annonce du retour à Alger de Abdelaziz Bouteflika. Toutefois, très attendue, l'intervention du président de la République pour résoudre la crise n'est pas aussi évidente. Certains cadres du FLN à l'image de M.Belayat ne croient pas vraiment à cette perspective. «Le parti a appris à gérer sa crise sans l'intervention directe ou indirecte du Président et il continuera à le faire», a-t-il indiqué à un confrère. Le retrait de confiance à Belayat qui a fini par se mettre à dos certains clans du parti, n'est pas écarté. Trois démarches ou scénarios sont envisagés par la direction actuelle, à savoir, aller vers l'organisation de la session extraordinaire du CC en laissant la liste des candidatures ouverte, élire une direction collégiale ou laisser Belayat poursuivre sa mission jusqu'au congrès. Cette dernière perspective privilégiée par certains cadres du parti, divise le bureau politique provisoire. En tous cas, la guerre de positions fait rage au vieux parti. Tractations, réunions informelles, création de groupes de soutien, surenchère et pressions tous azimuts, sont les moyens auxquels recourent les différentes parties. Actuellement la situation chaotique du parti n'a pas évolué d'un iota. A l'approche de la présidentielle, les coups de force se multiplient. Abderrahmane Belayat qui a toujours affirmé que la crise du FLN se situe uniquement au niveau du comité central sans déteindre sur le corps du parti, a tenté vainement de faire le ménage. La direction provisoire du parti a essayé également en vain d'évincer des structures de l'APN tous les partisans de l'ancien secrétaire général du parti. Une chose est sûre: le Front de libération nationale, bien que totalement déstructuré, devrait retrouver sa cohésion dès l'annonce de la tenue de l'élection présidentielle.