Detroit, berceau de l'automobile, est devenu, le week-end dernier la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite. Longtemps joyau de l'industrie, Detroit a perdu la moitié de sa population en 60 ans et les grands groupes ont progressivement abandonné la ville, portant un coup rude aux recettes fiscales. L'âge d'or de l'automobile est désormais révolu à Détroit. La ville qui aura longtemps vu son économie dépendre étroitement de constructeurs automobiles comme Ford, Chevrolet, Chrysler et General Motors est finalement dans le rouge. Sa descente aux enfers a commencé alors qu'on le pressait de se déclarer en faillite. «Motor city» la plus grande ville du Michigan a ainsi officiellement demandé à se déclarer en faillite le 18 juillet dernier. «Les habitants de Detroit (...) méritent une feuille de route qui leur permettra de sortir de la spirale qui les entraîne vers des services publics de moins en moins performants», a justifié Rick Snyder, le gouverneur de l'Etat du Michigan, dans une lettre qui accompagnait l'acte déposé auprès d'un tribunal. «La mise en faillite est l'unique solution qui permettra à Detroit de redevenir stable et viable», a-t-il poursuivi. La ville de Detroit est passée de 1,8 million d'habitants en 1950 à 685.000 aujourd'hui. Ce mouvement s'est accompagné d'un exode massif des entreprises et d'un effondrement des recettes fiscales. Progressivement, nombre de services publics ont dû être réduits et l'exemple le plus saillant de cette diète, l'éclairage n'est plus assuré dans certains quartiers la nuit. Prise à la gorge, la ville avait annoncé le mois dernier qu'elle ferait défaut sur une partie de ses 18,5 milliards de dollars de dette.