Les directeurs généraux de General Motors, Ford et Chrysler, ont défendu devant une commission bancaire du Sénat l'idée d'un plan de sauvetage de l'industrie automobile. Ron Gettelfinger, qui dirige un puissant syndicat du secteur, l'UAW (United Automobile Workers) et qui s'est également exprimé au Sénat, a prévenu que les trois constructeurs risquaient la faillite en l'absence de réponse rapide. Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants a, quant à elle, estimé que les difficultés que traversent les constructeurs automobiles américains étaient telles qu'ils risquent de ne pas pouvoir survivre aux deux prochains mois. Ne pas aider le secteur de l'automobile «est un risque que nous ne pouvons pas prendre», a-t-elle dit. Elle a ajouté qu'elle n'envisageait pas de réunir le Congrès en décembre s'il n'adoptait pas le plan de sauvetage «General Motors, Ford et Chrysler pourraient être contraints à la liquidation», si un plan de sauvetage n'était pas adopté rapidement, a prévenu Ron Gettelfinger. Un effondrement du secteur automobile américain «aggraverait sévèrement» la crise actuellement traversée par l'économie américaine», a-t-il ajouté. Alan Mulally, le directeur général de Ford, a indiqué que son groupe demandait un remaniement des prêts accordés par la Réserve fédérale sans en préciser le montant. Il a reconnu que l'industrie automobile «avait commis des erreurs par le passé», et qu'il anticipait une pression «significative» sur le volume des ventes dans la première moitié de 2009. La production de Ford devrait être réduite de plus de 210 000 unités au quatrième trimestre de l'exercice en cours comparée à la même période de l'année dernière. Pour ce qui est de General Motors, Rick Wagoner, son directeur général, a assuré que le constructeur se fixait pour objectif de réduire ses coûts structurels annuels de 35%, soit 14 à 15 milliards de dollars d'ici 2011. Il a répété qu'un plan de sauvetage du secteur automobile était indispensable pour éviter un «effondrement catastrophique» de l'économie américaine. Quant à Bob Nardelli, directeur général de Chrysler, il a dit que sans prêt relais «immédiat», son groupe ne disposerait pas des capitaux suffisants pour assurer son activité. La mise en faillite, a-t-il déclaré, n'est pas une bonne option pour son groupe, ni pour l'industrie et pour l'économie américaine. Le coût de la réorganisation qui serait induite par une faillite serait bien supérieur au prêt qu'il cherche à obtenir, a-t-il expliqué. Chrysler fera preuve de transparence et n'est pas opposé à ce que à ce que l'Etat entre dans son capital, a-t-il ajouté.