Précision Le ministre a estimé, hier, que le rejet par le Conseil constitutionnel de la candidature de Ahmed Taleb Ibrahimi ne répondait pas à une décision politique. Le ministre, qui s?exprimait lors du point de presse organisé en marge de la visite du président Bouteflika dans la wilaya d?El- Oued, a indiqué qu?il est «fort probable que Taleb n?ait pas satisfait aux critères de sélection, je suppose qu?il n?a pas pu réunir les 75 000 signatures.» Selon lui, «rien sur le plan réglementaire n?oblige le Conseil constitutionnel à rendre publics les motifs l?ayant conduit à ne pas valider une candidature, mais le Conseil peut fournir les explications aux concernés». L?élimination de Taleb Ibrahimi, une personnalité considérée comme une «grosse pointure» de la scène politique algérienne, suscite actuellement beaucoup d?interrogations. L?homme, à l?opposé de Sid-Ahmed Ghozali, a vu sa candidature validée par le même Conseil lors de la présidentielle d?avril 1999 et fut l?un des principaux animateurs, avec Aït Ahmed, Hamrouche et Bouteflika, de la campagne électorale. Jouissant d?une grande popularité au sein de la nébuleuse conservatrice, cristallisée autour de la défense de la culture arabe, Taleb Ibrahimi était même crédité du soutien de la base de l?ex-FIS. Au lendemain de l?accession au pouvoir de Bouteflika, l?ancien ministre des Affaires étrangères sous Chadli fonde le parti Wafa, mais le département de Zerhouni ne l?autorise pas à activer au motif que cette formation politique ne s?est pas conformée à la loi sur les partis. «Je ne serai pas celui qui agréerait le néo-FIS», avait alors martelé Zerhouni avant de déclarer à plusieurs reprises que le dossier était clos. Le ministre a sans doute voulu signifier par sa déclaration d?hier à El-Oued que l?élimination de Taleb n?a aucune relation avec l?affaire Wafa. Mais Taleb soutient le contraire. Juste après l?annonce officielle des résultats par le Conseil constitutionnel, Taleb Ibrahimi a accusé le pouvoir de Bouteflika d?avoir «choisi ses adversaires» en sélectionnant cinq candidats auxquels il veut être confronté. Par ailleurs, Zerhouni a évalué à 17 millions et demi le nombre des inscrits sur les listes électorales au dernier scrutin. Ce chiffre, a-t-il précisé, ne prend pas en compte l?émigration. Néanmoins, le ministre pense que même avec les mises à jour qui vont se poursuivre, le nombre d?électeurs ? qui sera porté sur les listes pour l?élection du 8 avril prochain ? ne devrait pas connaître un grand changement.