Des discussions ont eu lieu hier à Moscou entre le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov et le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil (à gauche) La Russie poursuit ses efforts en vue d'organiser à Genève une conférence de paix internationale sur la Syrie, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe a toutefois estimé que l'opposition syrienne manifestait peu d'intérêt. «Nous poursuivons nos rencontres avec les représentants du gouvernement et tous les groupes d'opposition (syriens) pour les convaincre tous d'accepter l'initiative russo-américaine», a déclaré M.Lavrov au début d'une rencontre à Moscou avec le vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil. «Malheureusement, la plupart des groupes d'opposition, contrairement au gouvernement, ne manifestent pas d'intérêt», a-t-il ajouté. Le ministre des affaires étrangères russe et le vice-premier ministre syrien se sont rencontrés hier à Moscou au lendemain de violents combats et bombardements qui ont touché plusieurs localités syriennes causant la mort de dizaines de personnes. Alors que les violences ne faiblissent pas depuis mars 2011, Moscou, recevait hier le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil qui devait s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Dimanche, 23 civils ont perdu la vie à Ariha dans le nord-ouest du pays et 49 rebelles à Adra en périphérie de Damas. Dans un village côtier, treize membres d'une même famille, dont six enfants ont été tués par une milice pro-régime et leurs corps ont été retrouvés dimanche dans leur maison de Bayda, près de Banias, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). Plus de 90 personnes ont péri dimanche dans les violences, selon le décompte de l'Osdh, qui estime que plus de 100.000 personnes ont été tuées en 28 mois de guerre en Syrie. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), le centre-ville d'Ariha a été visé par un bombardement. Vingt-trois personnes ont trouvé la mort dans cette attaque qualifiée de «massacre horrible» par un groupe de militants. Les forces armées syriennes se trouvent à la périphérie d'Ariha et maintiennent trois barrages à l'intérieur, tandis que les rebelles ont pris position dans plusieurs parties de la ville et tentent d'en prendre le contrôle, a indiqué l'Osdh. Dans la province de Hama, le village de Souran, aux mains des rebelles, a été la cible d'un bombardement causant la mort de sept personnes. Plusieurs localités dans et autour de la capitale syrienne ont également été concernées par des violences. A Adra, à la périphérie nord-est de Damas, 49 rebelles, le chef des opérations de la Garde républicaine et plusieurs de ses hommes ont trouvé la mort dans des affrontements entre les deux camps. Selon l'agence Sana, l'armée a «capturé plusieurs terroristes du Front Al-Nosra, dont certains sont étrangers», à l'ouest de Adra, alors qu'ils tentaient de se rendre à la Ghouta orientale, fief rebelle à la périphérie est de Damas. Dans le sud de Damas, à Yarmouk, six personnes ont été tuées dans un bombardement et des affrontements. Des «armes chimiques» ont été utilisées dans les bombardement sur cette ville a affirmé dans un communiqué la Coalition syrienne de l'opposition s'appuyant sur des vidéos postées par des militants. A Alep, des combats intenses ont éclaté à l'aube près de l'aéroport international et de la base aérienne de Nairab dont les rebelles tentent de prendre le contrôle, dans l'objectif selon eux d'empêcher le régime de mener des raids aériens. Un an tout juste après le début d'une importante offensive rebelle sur cette ville, les rebelles «ne sont pas parvenus à leur objectif de prendre le contrôle de la capitale commerciale syrienne», soulignait dimanche le quotidien Al-Watan.