Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme a indiqué que la Cncppdh «ne détient aucune information» concernant leur rapatriement au pays. C'est à nouveau le suspense. Reviendront-ils ne reviendront-ils pas? Annoncé par les médias internationaux (français en particulier, Ndlr), le retour de deux détenus algériens de la tristement célèbre prison de Guantanamo n'a pas été confirmé par les autorités algériennes. L'information semblait pourtant des plus crédibles. «Nous prenons cette mesure en consultation avec le Congrès et d'une façon responsable qui protège notre sécurité nationale», avait déclaré, le 26 juillet 2013, le porte-parole de la présidence américaine cité par l'hebdomadaire français le Nouvel Observateur. «Nous continuons à demander au Congrès de soutenir avec nous ces démarches, en levant les restrictions actuelles qui limitent de façon conséquente notre capacité à transférer des détenus hors de Guantanamo, y compris ceux dont le déplacement a été approuvé», a souligné le communiqué de la Maison-Blanche. Une fausse bonne nouvelle? Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme avoue ne pas en avoir été informé en tout cas. La Cncppdh «ne détient aucune information concernant le transfert de deux prisonniers algériens de Guantanamo vers l'Algérie, comme cela a été rapporté par des médias», a-t-il confié hier dans un entretien accordé à l'APS. Compte-t-il rester les bras croisés? «Nous sommes en train d'établir des contacts avec des ONG américaines des droits de l'homme pour le suivi de ce dossier», a-t-il confié. «Les sept Algériens détenus depuis plusieurs années dans la prison américaine de Guantanamo n'ont commis aucun crime», a-t-il affirmé. Une détention «étrange» et «arbitraire», a indiqué le défenseur des droits de l'homme qui s'est dit déçu que le président américain, Barack Obama, «n'ait pas respecté son engagement de fermer la prison de Guantanamo, comme il l'avait promis lors de sa campagne électorale». Farouk Ksentini s'est montré extrêmement préoccupé par le sort réservé aux Algériens détenus dans des prisons irakiennes à cause de «l'entêtement des autorités irakiennes et de la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays». Détient-il des informations? Le président de la Cncppdh a affirmé avoir eu des contacts, il y a trois jours seulement, avec un détenu algérien. Que lui a-t-il dit? «Ce détenu m'avait fait savoir qu'ils vivent (lui et les autres détenus) dans un perpétuel danger et qu'ils craignent le pire», notamment après les attaques ayant ciblé les prisons d'Abou Ghreib et Al Naji d'où plus de 500 prisonniers s'étaient évadés a-t-il indiqué. Une dizaine de ressortissants algériens, accusés d'avoir traversé illégalement les frontières irakiennes et d'être impliqués dans des actes terroristes sont détenus actuellement dans des prisons irakiennes. En ce qui concerne le problème de trafic de drogue, le célèbre ténor du barreau a déclaré que «la drogue est devenue une arme qu'on utilise contre l'Algérie et il est du devoir de l'Etat algérien de se prémunir contre ce fléau à travers des décisions fermes pour protéger, aussi bien sa population, que son économie». Dans ce sens, Farouk Ksentini s'est dit étonné que «des voix s'élèvent pour réclamer la réouverture des frontières avec le Maroc alors que le trafic de drogue bat son plein». «Dans ces conditions, nous ne pouvons pas rouvrir nos frontières, dans la mesure où des tonnes de drogue continuent d'entrer en Algérie», a-t-il souligné. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), a, par ailleurs, plaidé pour l'amélioration des jugements de justice. Que propose-t-il? «Si nous voulons améliorer la qualité des jugements, il est nécessaire de revoir à la hausse le nombre de juges de 5000 à 7 ou 10.000 juges», a conseillé Me Ksentini faisant remarquer qu' «il n'est pas possible de demander à un juge qui traite 150 dossiers d'améliorer davantage la qualité du jugement».