Le représentant en Europe du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, regroupant des rebelles Touaregs du Nord du Mali) a annoncé qu'il allait proposer un statut d'autonomie au gouvernement malien après le second tour de l'élection présidentielle. «Nous allons proposer après les soixante jours de négociations prévus dans le cadre de l'accord préliminaire à la présidentielle, qui prévoit un cessez-le-feu, un projet d'autonomie au pouvoir central de Bamako», a déclaré samedi à Corte (Corse), Moussa Ag Assarid. Le dirigeant du MNLA s'exprimait lors d'un débat public sur la situation au Nord Mali lors des Journées internationales du parti nationaliste corse Corsica Libera auxquelles il était invité. Soulignant que son mouvement boycottait le scrutin présidentiel, il a déclaré qu'il «n'avait pas de choix à faire entre les deux candidats en lice au second tour, mais que quel que soit l'élu, il nous trouvera ensuite sur son Chemin». «Nous continuons le combat de façon démocratique, mais s'il le faut nous reprendrons les armes», a-t-il ajouté. Moussa Ag Assarid a déploré que l'armée française, «qui a fait revenir l'armée malienne sur notre territoire, n'ait pas empêché les massacres de populations civiles». «Nous avons été très actifs et plus efficaces que l'armée française contre les narcoterroristes», a-t-il affirmé, relevant que c'est le MNLA qui a retrouvé le cadavre de l'otage français Philippe Verdon et en a informé l'armée française alors que le nom de son mouvement «n'a pas été mentionné dans les compte-rendus». «Le fait que l'armée française est présente avec l'armée malienne constitue une responsabilité importante, historique, pour notre avenir et la France a la clé de la solution pour l'Azawad», a-t-il poursuivi. Il a considéré que son mouvement a «quelque chose à négocier avec la France sur la base de l'expérience de ceux qui ont été sur le terrain», précisant que le MNLA «ne bénéficie d'aucun soutien financier (..) à la différence des organisations narcoterroristes» combattues par les militaires français. Estimant que «l'ONU restera au moins dix ans» au Mali, Moussa Ag Assarid n'a pas fait de pronostic sur la durée du séjour des troupes françaises. «Si les Français veulent la paix, ils auront la paix. S'ils veulent autre chose que la paix, ils auront autre chose. La seule certitude, c ́ ́est que la lutte du MNLA continuera», -t-il conclu.