Le président a achevé sa tournée sans faire aucune déclaration politique. A dix jours du lancement officiel de la campagne électorale, le président Bouteflika a clôturé hier, et à partir de la wilaya de Sétif, sa tournée dans le pays. Au niveau de la capitale des Hauts-Plateaux, comités de soutien et administration locale ont redoublé d'efforts pour réussir cette dernière escale de Bouteflika en tant que premier magistrat du pays, en attendant les résultats du scrutin du 8 avril. L'objectif aussi étant d'effacer de la «mémoire collective» les virées très controversées de Bouteflika dans la wilaya de Ouargla. Hier, la fête était au rendez-vous à Sétif à la faveur des bains de foule organisés pour l'hôte de la région. Drapeaux, groupes folkloriques, mais surtout des banderoles de soutien traduisaient l'appui de toute la ville au président pour un deuxième mandat. Arrivant au centre-ville, il n'omet pas de se désaltérer à la célèbre Aïn El Fouara, exprimant par là son souhait de revenir dans cette ville qu'il visite pour la 6e fois. Le président entame ensuite son parcours pédestre pour saluer la foule, venue nombreuse pour lui souhaiter «Ohda thania», avant d'entamer le programme de sa visite. Bouteflika se rendra dans deux zaouïas, celles de «Sidi El Djoudi» et de «Sidi El Khier» et procédera à plusieurs inaugurations à savoir le dédoublement de la RN5 sur 6 km, la mise en service d'une unité «agroalimentaire», l'ouverture d'un auditorium de 500 places à l'université Ferhat-Abbas. A toutes ces escales, le président s'en est tenu strictement aux aspects protocolaires, contrairement à ce que les observateurs appréhendaient, il ne fera aucune déclaration politique, notamment en ce qui concerne le dialogue avec les archs. Des aspects qu'il n'omettra pas d'évoquer lors de sa campagne électorale. A ce sujet, selon une source proche de la présidence, il semble que la direction de campagne présidée par Sellal n'ait pas encore ficelé d'une manière définitive le planning du président. «ll y a ceux qui estiment que le président doit faire les 48 wilayas, et d'autres selon lequel il devra se contenter de visiter les grandes villes, laissant le reste au staff de Sellal», en d'autres termes, à la mobilisation de «l'alliance stratégique». Dans le même chapitre, notre source nous affirme le souhait du président de se rendre en Kabylie. Un souhait explicité par la désignation du président de l'Union démocratique républicaine (UDR), Amara Benyounès, parmi le staff de la commission centrale chargée de chapeauter la campagne de Bouteflika. Ce dernier mise apparemment sur la carte de l'UDR, afin de pallier l'échec d'Ouyahia dans le processus de dialogue avec le mouvement citoyen, lequel mouvement, notons-le, a appelé au boycott de cette échéance électorale.