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La démocratie arithmétique
Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2009

Le résultat du scrutin présidentiel de ce jeudi était bien prévisible. Bouteflika qui briguait un troisième mandat vient d'obtenir un résultat – plus de 90% – qui a dépassé les espérances mêmes de ses plus fervents supporters. Bien avant le lancement de la campagne électorale, il avait déjà prévenu qu'un président qui n'est pas élu à une écrasante majorité n'a aucune légitimité populaire. C'est chose faite au regard des résultats officiels. Mais pour autant, ce plébiscite – car c'en est un – que la télévision nationale s'est empressée de conforter en diffusant en boucle des scènes de liesse animées par les comités de soutien au candidat Bouteflika a sans nul doute surpris y compris dans les rangs des soutiens de Bouteflika qui ne s'attendaient pas à un tel raz de marée électoral d'abord au plan de la participation électorale (74%) ensuite du score proche de l'unanimisme réalisé par Bouteflika.
Certes, au regard de la liste des candidats qui ont voulu croire que le pari électoral valait d'être joué et se persuader que le jeu électoral était ouvert, il n'y avait pas de grosses pointures capables de croiser le fer avec Bouteflika. Le président candidat avait, en fait, fait main basse sur le corps électoral bien avant le scrutin en jouant à fond la carte de l'Etat social à travers la multiplication des opérations de distribution de logements, d'effacement de la dette des agriculteurs, de paiement des arriérés des travailleurs, de prise en charge des populations vulnérables, jusqu'à la réduction des prix des billets d'avion et de bateau pour les émigrés, pour ne citer que ces mesures. Au plan politique, la cause du troisième mandat semblait être entendue et faire le consensus au niveau des chapelles et des courants politiques qui soutenaient ouvertement ou derrière le rideau sa candidature.
A l'image de cette faction des islamistes représentée par les chefs terroristes repentis qui cherchait à négocier son soutien à Bouteflika en obtenant plus de concessions encore, sautant le dernier verrou, celui de l'amnistie générale, prélude à la réhabilitation politique de leur courant. Les propos virulents tenus par Bouteflika sur les terroristes durant la campagne électorale lui valurent un rappel à l'ordre de la part des chefs terroristes repentis qui le lui ont fait savoir haut et fort par des déclarations publiques. Bouteflika qui cherchait à ratisser le plus large possible a réalisé qu'il avait commis une bourde en termes de stratégie électorale, lui qui s'est toujours présenté depuis son arrivée aux affaires comme le candidat rassembleur, partisan invétéré de la réconciliation nationale.
Le tir sera vite corrigé : il promet le lendemain même la tenue d'un référendum populaire sur l'amnistie. La partie est déjà gagnée pour les islamistes quand on connaît l'issue de tous les référendums organisés à ce jour. Face à ce travail de pêche aux voix qui a vu la mobilisation de tous les relais du pouvoir – des milliers d'associations furent mises à contribution –, il y eut en parallèle une neutralisation quasi systématique de toutes les voix qui avaient prôné le boycott de ce scrutin lesquelles ont vu leurs activités soit interdites soit chahutées et diabolisées. Que restait-il alors dans cette compétition en coupe réglée pour la compétition électorale libre, réellement plurielle ou l'issue des urnes n'est pas déjà connue à l'avance ? Qui pouvait douter un seul instant dans le décor ainsi planté qu'un des cinq autres candidats qui se sont présentés à ce scrutin face à Bouteflika – car l'équation électorale était ainsi posée – allait détrôner Bouteflika ?
En l'absence des candidatures de poids dans cette élection, certains candidats comme Louisa Hanoune ou Moussa Touati pensaient pouvoir combler le vide en améliorant leur score électoral afin de pouvoir négocier sur la base des nouvelles données électorales leur place dans l'échiquier politique et les institutions du pays. Bien mal leur en pris. Les résultats du scrutin constituent pour ces deux chefs de parti et leurs formations respectives qui se prévalent d'une confiance et d'une aura populaire une cinglante humiliation sur laquelle ils devraient avoir le courage politique de s'expliquer. Le cas contraire, l'accusation de « lièvres » dont ils furent affublés par certains milieux qui avaient considéré qu'ils étaient en mission commandée trouverait tout son sens.
En démocratie, un président élu même dans des conditions irréprochables avec un score aussi élevé qui relève du plébiscite populaire devrait se sentir aussi mal à l'aise qu'un président mal élu qui doit son élection à une écrasante majorité à un coup de force électoral, à la fraude. Il n'existe dans aucune démocratie au monde digne de ce nom d'exemple d'un président de la République élu avec un tel score et qui écrase avec une facilité aussi déconcertante ses adversaires dans la course électorale. La légitimité populaire a ses règles et tout excès à travers la quête éperdue des performances électorales et l'arithmétique des chiffres surtout lorsque la qualification est déjà acquise devient un cas de suspicion légitime.


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