Des troubles ont éclaté, hier, dans la commune d'Aïn Roua. Cet accès de colère citoyenne s'est produit au moment où le président sillonnait la ville dans le cadre de la deuxième et dernière journée de sa visite dans la capitale des Hauts-Plateaux. Une cinquantaine de jeunes ont bloqué tôt dans la matinée la RN 74, en signe de protestation contre leurs conditions de vie. Ces derniers ont saccagé des magasins, brûlé des pneus et bloqué la circulation sans que les forces de sécurité n'interviennent pour disperser la foule. La première et principale revendication des protestataires a trait au raccordement de la commune au réseau du gaz naturel. Ils affirment que la ville de Bougaâ située à quelques kilomètres d'Aïn Roua, bénéficie d'un important projet en ce sens. Les protestataires parlent de favoritisme, sachant que le projet a été réalisé à l'époque, où M.Attar était à la tête de la Sonatrach. Ce sentiment d'exclusion est exacerbé par la décennie noire, sachant que la localité d'Aïn Roua, constituait l'un des fiefs terroristes. A 11h 30, les manifestants se sont dispersés dans le calme après l'intervention des automobilistes et les passagers qui ont réussi à les calmer. Dans la même journée, une trentaine de personnes s'est rassemblée devant le Makam de Sidi El-Kheir pour remettre une lettre de revendications au président venu rencontrer les chouyoukh de la mosquée. Paradoxalement, cette foule n'a pas été dispersée, on lui a même accordé des circonstances atténuantes, en lui permettant de lever une banderole sur laquelle on lit: «M.le président, nous voulons vous remettre une lettre de doléances.» Mais le président est venu surtout pour recueillir sa motion de soutien. En effet, les chouyoukh n'ont pas dérogé à la règle faisant allégeance à l'hôte du jour. «Nous vous soutenons pour vos réalisations gigantesques saluées par les ennemis avant les amis», lit-on dans le communiqué qui évoque la concorde nationale, «un miracle qui a uni le peuple et permet l'arrêt de l'effusion du sang». Les habitants de Mechbet Thebaâ (commune de Mezloug) ne figuraient pas dans le programme du président.