Ce sont les chefs de service et les directeurs centraux qui assurent le service minimum dans les bureaux de Poste. L'absence de communication envenime la situation entre les grévistes et la direction générale d'Algérie Poste. «Le silence de la tutelle par rapport à nos revendications socioprofessionnelles pousse au pourrissement de situation de l'entreprise. C'est la deuxième grève des travailleurs après celle du mois de janvier 2013», ont regretté, hier, des dizaines de grévistes qui se sont rassemblés devant le siège de la Grande-Poste à Alger. Avançant un taux de suivi de plus de 70% de la grève à travers le territoire national, les grévistes ont été confortés par les personnels de la direction générale à Bab Ezzouar qui ont rejoint le mouvement de protestation. Livrés à eux-mêmes depuis près d'une semaine, les grévistes ont souligné qu'ils sont pris en otage, aussi bien par les membres des deux syndicats qui ne représentent qu'eux-mêmes, que par le silence de la direction d'Algérie Poste et du ministère. Des deux syndicats, à savoir l'Ugta et le Snap, aucun n'a daigné prendre en charge les revendications des travailleurs. «Ils sont tous en vacances et n'ont pas de temps à consacrer aux revendications des employés de l'entreprise», a-t-on regretté. Pis encore, au lieu de dialoguer l'évolution de la situation avec les travailleurs concernés, «la direction d'Algérie Poste a envoyé 17 mises en demeure aux grévistes. Ajoutons à cela le limogeage de M.Boudjatit, coordinateur qui a refusé d'envoyer les mises en demeure aux employés», a-t-on déploré. Répondant au sujet de l'illégalité de la grève qui n'a fait l'objet d'aucun préavis, les travailleurs ont rétorqué que ce sont les responsables concernés qui doivent répondre de leurs promesses vaines et de leur fuite en avant. «Le ministre en personne a promis publiquement de résoudre les problèmes des travailleurs dans les trois mois qui ont suivi la grève du mois de janvier 2013, mais nous sommes au huitième mois et rien n'a été encore fait», selon les travailleurs interrogés. Dénonçant le règne de la médiocrité et la mauvaise gestion de l'établissement, on nous apprend que des repris de justice ont réintégré leurs postes de travail et se sont vu promus à des postes supérieurs au détriment des compétences internes. Le rappel des indemnités depuis 2008, l'application de la nouvelle grille des salaires et de la nouvelle convention collective, constituent les points principaux de leurs revendications. Contacté par nos soins, M.Ghomri, un des membres de la commission mixte ayant pris part à l'élaboration de la nouvelle convention collective, la nouvelle grille des salaires et la prise en charge des revendications des travailleurs depuis janvier 2013, a affirmé que «les documents relatifs aux revendications des travailleurs, ont été signés le 10 juin dernier en présence du ministre, du représentant de l'Ugta. Mais, il faut savoir que ce n'est pas du jour au lendemain que l'on peut régler tous les problèmes soulevés». M.Ghomri a ajouté «que rien n'empêche de recevoir une délégation des travailleurs, afin de discuter des points qui restent à élucider dans la transparence». Par ailleurs, des agents de la Sûreté nationale aidés du garde du corps du P-DG d'Algérie Poste, ont empêché les grévistes d'accrocher leurs banderoles sur le mur du siège de la Grande Poste. Ce sont les chefs de service et les directeurs centraux qui assurent le service minimum. C'est l'anarchie totale à Algérie Poste.