Les bombardements hier de Mouadamiya al-Cham dans la région de Damas aurait fait plus de 100 morts Au moins cent personnes ont été tuées mercredi dans des bombardements d'une violence inouïe contre des bastions rebelles dans la banlieue de Damas, a affirmé une ONG. Un carnage aurait eu lieu hier près de Damas où l'armée aurait fait usage d'armes chimiques tuant plus de «650 personnes» selon l'opposition qui a réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU Les autorités syriennes ont démenti ces accusations qualifiées d' «infondées» alors que la Coalition nationale de l'opposition a demandé une enquête de l'équipe d'experts de l'ONU qui se trouve déjà en Syrie. Les bombardements, d'une ampleur sans précédent, ont fait au moins cent morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basé en Grande Bretagne), qui ne se prononce pas sur l'usage d'armes chimiques. En revanche, la Coalition nationale de l'opposition avance le chiffre de plus «650 tués» selon elle par les armes chimiques. Cette hécatombe est survenue alors qu'une commission de l'ONU se trouve en Syrie pour enquêter sur l'usage éventuelle de telles armes dans le conflit qui a fait plus de 100.000 morts depuis mars 2011. Des vidéos diffusées par les militants montrent des enfants inanimés étendus sur le sol à côté de corps d'hommes qui ne portent aucune trace de sang. Des hommes circulent entre les rangées de corps alignés. Dans une autre, devant plusieurs dizaines de corps, un caméraman crie «Génocide à Mouadamiya al-Cham avec des armes chimiques», avant d'ajouter paniqué: «Mes parents? mon père et ma mère? Où sont-ils?» «Au moins cent personnes ont été tuées et ce chiffre augmentera certainement car les raids et les bombardements continuent et la puissance de feu est considérable», a affirmé l'Osdh. Le bruit sourd d'explosions était entendu hier matin à Damas où le ciel était caché par un nuage gris. «Après minuit, l'armée syrienne a intensifié ses opérations militaires dans les zones de la Ghouta orientale et la Ghouta occidentale (banlieue de Damas), en ayant recours à l'aviation et aux lance-roquettes», a indiqué le directeur de l'Osdh, Rami Abdel Rahmane. Il a précisé que l'opération se concentrait sur la localité de Mouadamiya al-Cham au sud-ouest de la capitale, soulignant qu'il s'agissait du «bombardement le plus violent sur cette localité depuis le début de la campagne militaire du régime», il y a plusieurs mois. Selon l'Osdh, «les forces loyalistes cherchent à reprendre» la ville. L'ONG a en outre fait état de «sept raids aériens sur cette localité alors qu'elle était la cible de bombardements violents ainsi que la ville d'Erbine». Les militants des Comités locaux de coordination (LCC) ont pour leur part accusé le «régime d'avoir commis un crime indescriptible à l'aide d'armes chimiques dans ces zones». En revanche, les autorités syriennes ont démenti hier avoir eu recours à ce type d'armes, le ministre de l'Information accusant certaines télévisions satellitaires de diffuser des informations «infondées». L'agence officielle Sana a affirmé qu' «onze personnes, dont des enfants ont été blessées, ce matin lors d'une attaque terroriste aux obus de mortier contre le quartier oriental de Mouadamiya». L'OSDH appelle la commission d'enquêteurs de l'ONU à «se rendre dans les zones sinistrées et assurer l'accès aux aides médicales et de secours» pour vérifier les informations faisant état d'usage d'armes chimiques. Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Jarba, a réclamé comme Londres une réunion urgente du Conseil de sécurité sur ce «massacre». Selon Sana, «des unités de l'armée ont effectué une série d'opérations contre les groupes terroristes armés dans les villes de Jobar, Erbine, Zamalka (...) détruisant leurs repaires. Elle ont aussi tué et blessé des terroristes dans la villes de Daraya et de Mouadamiya, détruisant leurs armes et munitions».