El Firak, thème de la prestation scénique de Brahim Bouchelaghem Bonne nouvelle pour les amateurs de hip-hop! Les amoureux de la danse contemporaine et des arts de la scène seront servis à la rentrée. En effet, l'Institut culturel français d'Alger vous convie à un spectacle de danse intitulé Duo El Firak et Petites histoires du hip-hop en mouvement et ce, jeudi 19 septembre à partir de 19h30. Les pièces, oeuvres du danseur et chorégraphe Brahim Bouchelaghem tirent leur substance d'expériences personnelles marquantes qu'il sait transposer sur scène avec beaucoup de poésie et de générosité. Après Zahrbat, hommage émouvant d'un fils à un père parti trop tôt, le danseur, explique le dossier de presse, poursuit sur un thème qui lui tient à coeur, celui de la séparation. C'est un séjour en Palestine avec la compagnie Accrorap qui lui a donné envie de témoigner de l'absurdité humaine générée par le mur de la séparation entre Israël et la Cisjordanie. El Firak ne traite pas tant de cette guerre, que de toutes les déchirures liées aux conflits et à leurs décisions politiques arbitraires. Poésie des gestes et des sentiments, la danse contemporaine se fera ainsi la métaphore de cette déchirure humaine qui perdure depuis des décennies. El Firak. La séparation, cette pièce évoquera aussi l'attente, la distance. Dans un décor épuré, des mots calligraphiés par Hassan Massoudy, projetés sur des voiles transparents, atteigneront intimement les danseurs sur qui pèsent l'arbitraire d'une séparation dictée par la politique ou la société. Sur une musique originale signée Manuel Wandji, les deux danseurs (Brahim Bouchelaghem, Hichem Serir Abdallah Ndlr) «interprètent leurs histoires personnelles, en particulier celle de Brahim, qui a été confronté à la construction du mur entre Israël et la Cisjordanie et a subi le placement en foyer durant son enfance. Ecartelés entre deux mondes, sommés de choisir alors que le coeur est des deux côtés, les deux personnages d'El Firak se heurtent à la solitude, à la dureté de la lutte pour rejoindre l'autre malgré les différences. Ce fossé entre eux est également symbolisé par leurs manières distinctes de danser: l'un est tout en puissance, l'autre en souplesse. Pour faire disparaître cette frontière, matérialisée par une ligne au sol, ils la subliment. Le combat se porte alors au-delà du mur, contre tout ce qui résiste à la rencontre des êtres. Puis, la ligne de fracture se morcelle, comme des divisions qui se multiplient ou, au contraire, un mur qui se craquelle, ou bien encore des racines porteuses de vie. Image à la fois des déchirures insidieuses et de la force vitale qui, seule, peut les surmonter. La danse exprime à fleur de peau la souffrance humaine et l'incompréhension face à une situation tragique. La virtuosité s'efface derrière l'interprétation sensible et engagée. Avec Brahim Bouchelaghem, la gestuelle émanant du hip hop est porteuse d'histoires...» très belle et alléchante présentation de ce spectacle qui donne vraiment l'envie d'y assister. Outre ce spectacle de danse intelligent, censé dire avec l'expression corporelle toute la souffrance humaine en 30 minutes, Brahim Bouchelaghem, danseur autodidacte, proposera également de revisiter l'histoire de la danse hip-hop et ses techniques sous forme de lecture démonstration, lors d'une conférence dansée en s'appuyant sur son expérience personnelle. Brahim a 12 ans lorsqu'il découvre, comme de nombreux jeunes, l'émission de Sydney H.I.P H.O.P. Un studio, décoré de graffs, un D.J. (Franck II Louise) aux platines, Sidney donne «sa leçon», entrecoupée de ces images de New York avec ses groupes mythiques comme le Rock Steady Crew ou le New Yord City Breaker, ou le premier groupe parisien Paris City Breaker. L'émission fait naître de nombreuses vocations: Brahim fait partie de ceux qui, les yeux braqués sur leurs écrans, rare source d'informations, s'exercent ensuite aux mouvements dans la rue: «On essayait de reproduire les mouvements vus dans l'émission. A l'époque, on voyait surtout du break ou du smurf». C'est avec un carton rempli de vieux souvenirs que Brahim mènera cette conférence dansée, nous apprend-on. De ses débuts de breaker, sa découverte des danses dites «debout» jusqu'à son statut de danseur interprète et chorégraphe, il s'arrêtera sur chacune des techniques avec des démonstrations qu'il réalise avec ses danseurs. Sur un ton simple et léger avec quelques notes humoristiques, appelant parfois la participation du public, Brahim et ses danseurs n'hésiteront pas à répondre à toutes les questions à l'issue de cette lecture démonstration. Alors n'hésitez pas à venir et y poser toutes les questions que vous voudrez. Notons qu'un atelier de danse hip-hop sera aussi organisé du 15 au 19 septembre 2013. Très bonne nouvelle donc pour les hip-hoppeurs algériens!