Alors qu'il est considéré politiquement mort, l'ex-secrétaire général du parti majoritaire tente de refaire surface. Belkhadem va-t-il revenir par la fenêtre après avoir été chassé par la porte? Les derniers rebondissements dans la maison FLN n'excluent pas cette perspective. «Je ne suis pas mort politiquement», semble dire alors l'ancien SG du FLN. Une chose est sûre, le retour de l'ex-secrétaire déchu en cette période de crise va avoir des conséquences néfastes sur le plus vieux parti. Certains observateurs vont jusqu'à dire que dans ce cas de figure, l'implosion du parti majoritaire sera inévitable. Le président du groupe parlementaire sortant, Tahar Khaoua, affirme que «le nouveau secrétaire général du FLN sera désormais Amar Saâdani et Abdelaziz Belkhadem, le futur candidat du FLN à la présidentielle version Saâdani». Contacté, l'ex-président de l'APN refuse de se prononcer. Ce dernier donne rendez-vous aux médias pour mercredi prochain. Son alter ego, Abdelaziz Belakhadem, observe la même attitude de wait and see, selon ses proches. Sollicité pour se porter candidat au poste de secrétaire général du parti, Belkhadem refuse de trancher, donc de se compromettre selon le président de l'association dite des Fidèles de Belkhadem, Hakim Satouah. Toutefois, selon les partisans du retour de Belkhadem, qui se targuent d'avoir une majorité confortable au sein du comité central, il est attendu de l'ex-secrétaire général du vieux parti, soit de décider de regagner la tête du FLN soit d'accorder son soutien à un autre candidat qui serait Amar Saâdani. Il est clair que l'ex-représentant personnel du chef de l'Etat semble attendre un signal avant de dévoiler toutes ses cartes. Les mêmes sources affirment que plusieurs cadres du FLN et pas des moindres dont des ministres, comptés parmi les adversaires de Belkhadem ont fini par le rejoindre. Pour rappel, Belkhadem a déclaré aux médias: «Si le Président est candidat, je le soutiendrai. Si ce n'est pas le cas, le jour où le CC se réunira pour décider de la validation d'une candidature, j'aurai mon mot à dire». Sachant qu'il n'a pas la stature d'un candidat de consensus à la présidentielle et sera appuyé par plusieurs partis et parties dont le FLN, Belkhadem joue les temps morts pour qu'il ne soit pas évincé des négociations en vue d'équilibrer les rapports de force inévitables. Boumehdi qui a fini par accepter l'arrangement relatif au changement de lieu de la tenue du congrès (hôtel Riadh au lieu d'El Aurassi) proposé par Belayat, roule également pour la candidature de Amar Saâdani. Les redresseurs, de leur côté, rejettent et la candidature de Saâdani et celle de Belkhadem. L'ex-secrétaire général qui n'a pas caché son ambition de se porter candidat à l'investiture suprême avait également déclaré récemment que l'homme consensuel est un mirage. Secrétaire général du parti depuis 2005, Belkhadem a été démis de ses fonctions par vote à bulletin secret le 31 janvier dernier. Enfin, à l'instar de Belkhadem, toute la classe politique attend des signaux ou le feu vert de la part du régime. Hormis l'ex-chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, qui s'est officiellement porté candidat à l'élection présidentielle prochaine, d'autres personnalités présidentiables lorgnent d'abord les garanties venant d'en haut. La même position est observée chez les islamistes et autres acteurs politiques dits de l'opposition qui ne croient pas à leurs chances de se présenter à cette course.