Ceux qui, à tout bout de champ, vous brandissent à la face les droits de l'homme, la démocratie et tutti quanti, sont les premiers à les bafouer et à les balayer de leur chemin, à n'en pas tenir compte dès lors que ces «principes» - considérés comme «sine qua non» par ceux-là mêmes qui prétendent nous donner des leçons et nous enseigner les libertés - constituent une entrave à leur stratégie et à leurs objectifs géopolitiques. Il est devenu, dès lors, prioritaire de liquider le régime de Bachar Al Assad. Malgré toutes les dénégations, il ne s'agit que de ça. Pour ce faire, on inventa - dans le sillage de l'iconoclaste «Printemps arabe» - une «opposition» syrienne hétéroclite - qui ne représente qu'elle-même - et on arma des phalanges jihadistes prêtes à en découdre et à tuer tout ce qui bouge. L'horreur est venue de ces barbares dont l'un d'eux osa manger le coeur d'un soldat syrien qu'il a froidement égorgé. En fait, face à l'enjeu immense que constitue l'élimination du régime syrien - désormais seul obstacle autant à la mainmise américaine sur le Moyen-Orient que sur le chemin de l'Iran - les Etats-Unis du prix Nobel de la paix 2009 (Barack Obama, qui ne le cède en rien à son prédécesseur George W. Bush en matière de fourberie) quoique restés en arrière-plan, ne reculent devant aucun expédient - par sous-traitants interposés - pour parvenir à leur fin. Aussi, le scénario est désormais parfaitement huilé, les protégés de l'Occident commettent des horreurs à charge pour ce dernier de monter au créneau et de crier au crime contre l'humanité commis par celui que l'on veut mettre au banc de la société humaine, en l'occurrence, le régime syrien. Or, depuis le massacre de Houla du 25 mai 2012, et la tentative d'en attribuer la paternité au régime de Bachar Al Assad, on sait que l'Occident - soutenu par ses vassaux du Qatar et de l'Arabie Saoudite - ne reculera devant aucun forfait pour abattre le seul régime arabe du Moyen- Orient qui n'est pas encore «normalisé» et mis sous la férule des Américains et des Israéliens. Prenez une carte du Moyen- Orient et regardez. C'est plus éloquent et plus explicite que les textes les plus érudits. Cette place forte non contrôlée et qui lui échappe fait, selon l'Occident, désordre et il y avait urgence à y mettre le holà. La démocratie, la protection des peuples? Tout cela c'est de la frime. Seul l'intérêt économique et géostratégique des Etats-Unis et de l'Occident a un sens. De fait, faut-il rappeler que dans les bagages des envahisseurs américains de l'Irak en 2003, il y avait les pétroliers texans qui ont fait main basse sur l'or noir irakien? Le littoral méditerranéen de la Syrie regorge de gaz off-shore. Ceci aussi explique sans doute cela. Aussi, tout semble indiquer que les massacres et autre utilisation d'armes chimiques soient l'oeuvre des «escadrons de la mort» (des phalanges jihadistes venues, y compris, de pays européens et du Canada, spécialement formées par des agents occidentaux et financées par le Qatar). De fait, pourquoi, alors que l'armée syrienne est en train de reprendre des villes occupées par la rébellion, le régime de Damas s'aventurerait à une action aussi hasardeuse que suicidaire? Aussi, au moment où lesdits «médias» occidentaux faisaient leurs choux gras des présumées attaques chimiques près de Damas, les représentants des gouvernements américain, britannique et français se préparaient déjà à frapper le régime syrien, convoquant le Conseil de sécurité et menaçant de se passer de son aval s'il ne leur accorde pas le droit d'intervenir militairement en Syrie. Fabius, Kerry, Hague y vont ainsi de leur laïus, pour lesquels le doute n'est pas permis: le coupable c'est Assad. Comment ils ont trouvé, cela? Ils sont partis sur place à la Ghouta, près de Damas ou eut lieu la présumée attaque chimique? Non, bien sûr que non, mais, certes, il faut les croire sur parole. Ne sont-ils pas les représentants de trois puissances nucléaires, membres permanents du Conseil de sécurité, qui ne se trompent pas et savent toujours qui est incriminable et qui il faut punir? Pas l'once d'un doute ne les a effleurés, ni ne se sont demandé si ce forfait n'a pas pu être commis par leurs protégés (les rebelles et les phalanges jihadistes). Non, vous n'y pensez pas? Le coupable, puisqu'ils le disent, ne peut être que Assad. Ils n'ont pas besoin de l'ONU - ce machin que méprisait De Gaulle. Mais, hélas pour eux, de Gaulle avait, certes, une toute autre envergure - puisque les «décideurs» ce sont eux. Hague et Fabius (chefs des diplomaties britannique et française) en rajoutent et disent qu'ils n'ont pas besoin du feu vert de l'ONU. En 2003, les Etats-Unis aussi, ont ignoré le «niet» de l'ONU en envahissant et en détruisant l'Irak. Qui leur a demandé de rendre des comptes, lorsqu'il s'est avéré que le prétexte n'était qu'un mensonge sans fondement? Qui demandera des comptes aux mêmes Etats-Unis, à la France, à la Grande-Bretagne, une fois le forfait contre la Syrie accompli? C'est cela le vrai drame et le vrai scandale de notre monde en ce début du IIIe millénaire. Mais pas que ça! Que dire des propos du chef de la diplomatie saoudienne, le prince, Fayçal al-Saoud, qui assurait: «La situation recommande une attitude ferme et sérieuse pour mettre fin à la tragédie humaine du peuple syrien.» Quand a-t-il été aussi ferme lorsque Israël massacrait les Palestiniens? Le ministre saoudien ajoute que le régime de Bachar al-Assad a «perdu son identité arabe». Le comble! La question qui se pose aujourd'hui, est bien de savoir ce qui reste d'arabe dans le Royaume de la «Saoudie» (faut-il encore le faire précéder du mot «Arabie»?) qui est totalement asservi aux intérêts anglo-saxons?